Le Cloud : « à l’insu de mon plein gré » ?

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Le « Cloud », tout le monde en a entendu parler, mais il continue d’effrayer la plupart des sociétés françaises. Voici une petite tentative de démystification du « Cloud ».

Le Cloud en quelques mots

Le Cloud (« nuage »), c’est avant tout un nouveau modèle de consommation de la technologie. Il se divise en 3 catégories : 

  • Le IaaS externalise votre parc informatique (serveurs, switch, firewall et autres termes techniques désignant du matériel informatique), 
  • le PaaS inclut les éléments du IaaS et les éléments logiciels de base (systèmes d’exploitation, bases de données, serveurs de messagerie,…)
  • et le SaaS externalise des logiciels et applications, le plus souvent disponibles depuis un navigateur web.

Ce nouveau phénomène, à priori tendance, a pour vertus principales

  • de réduire drastiquement les coûts liés à l’informatique
  • de simplifier la vie des utilisateurs en toute sécurité avec un accès rapide partout, tout le temps

Le « Cloud », un nouveau principe… techniquement quinquagénaire !

Cela semble très novateur, pourtant, en y regardant de plus près, avec un œil averti, on se rend compte que ce phénomène n’est pas vraiment nouveau. Il date des années 60. A cette époque nous accédions à des systèmes centralisés, les mainframes (prémices des échanges client-serveur), une sorte de Cloud privé.

Plus récemment, les échanges d’informations dans les nuages revêtaient les noms d’ASP (fournisseurs d’applications hébergées), services web ou applications n-tiers : des termes techniques tous synonymes de Cloud computing.

Plus de 50 ans après les premiers « Cloud », on change de vocabulaire et cela devient étrangement « innovant » alors qu’à l’échelle de l’informatique où tout matériel est dit obsolète en moins d’un an, la « nouveauté » semble aberrante !

Mr Jourdain, YES we (already) Cloud

Ne soyez donc pas inquiet ou hésitant, le Cloud existe depuis longtemps, et vous l’utilisez déjà certainement au même titre que monsieur Jourdain (du Bourgeois gentilhomme, de Molière) faisait de la prose sans le savoir.

Prenons vos emails par exemple. Il y a fort à parier qu’ils soient déjà dans le Cloud : qu’il s’agisse de Cloud public (gmail, yahoo ou autres webmails) ou privé (serveur de messagerie interne à votre entreprise), vous les utilisez depuis des années, bien avant l’arrivée du mot Cloud.
Dans le B2C, le Cloud est déjà adopté par des millions d’internautes à travers les réseaux sociaux, le partage d’images et de vidéos, le partage des données de tous vos appareils (iCloud, dropbox, skydrive)…

Le B2B s’y est également mis de façon plus ou moins forcée avec la démocratisation d’offres telles qu’Office 365, Google Documents, Amazon EC2 et des outils d’aide à la productivité externalisés (Perfony, Sales Force, Sage…).

Ces différents outils ont déjà (ou sont en passe de le faire) remplacé vos outils habituels, à la maison comme au bureau.

Attention aux effets secondaires cachés dans le « brouillard du nuage »

Alors si le principe et les techniques sont connus depuis des décennies, pourquoi tant de bruit autour du nuage ? L’aspect marketing de ce renommage « cloud computing » a sans doute sa part de responsabilité mais il semble plus cohérent (techniquement) que cela provienne de l’amélioration du réseau Internet (augmentation du débit principalement) ainsi que de la réduction des coûts du matériel informatique et des prestations d’hébergement de données (datacenter et infogérance).

Le cloud ne doit pas effrayer les entreprises par sa soit disant nouveauté ou par la propagande de diabolisation que peuvent mener certains DSI pour protéger leur périmètre d’action. Par contre, il faut être capable de maîtriser ses nuages.

Trop de fournisseurs de Cloud s’improvisent maître du ciel, et les conséquences à moyen et long terme pour les clients pourraient être dramatiques (perte de données, problèmes de sécurité des données, interruptions de service).

Toute entreprise devrait donc prendre soin de choisir des prestataires de Cloud maîtrisant leur sujet, dont le siège social est situé en France (Jaguar Network par exemple) ou dans un pays dont les lois protègent la propriété et l’accès aux données privées.
Pourquoi ? Par chauvinisme pour certains, mais surtout pour s’assurer de la confidentialité de ses données. Si par exemple votre nuage se situe au-dessus du sol américain (ou appartient à une société américaine), n’oubliez pas que vos données seront soumises au patriotact et au programme PRISM (mené par la NSA) qui crée la polémique ces derniers jours.

In fine, yes we (already) cloud, mais faites appel à des professionnels, vérifiez où se situent vos nuages et vos données seront bien gardées.

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