La nouvelle est tombée sans appel : la fermeture de toute l’éducation, crèches, écoles, collèges, lycées et université mais également de la formation professionnelle et l’annulation de tous les événements entre autres. Comme un effet de dominos, les entrepreneurs voient les conséquences et commencent à « gamberger » et cherchent à trouver des solutions pour compenser les pertes éventuelles, le management des salariés contraints de rester chez eux.
Déjà incontournable dans l’entreprise au quotidien, le dirigeant est vraiment l’homme clé lorsque son organisation fait face à cette crise brutale et potentiellement destructrice. Malheureusement, les analyses diverses sur les crises passées montrent que les chefs d’entreprise sont majoritairement à l’origine de l’amplification de celles-ci. Il semble, qu’entre autres attitudes, ils dénient la réalité, bloquent toute information ou réfléchissent seuls à des scenarii parfois fantasmagoriques. Quels devraient être les principales ressources de ce leader pour affronter, simultanément et souvent dans la durée, l’inconnu, l’adversité et le stress ? Il doit posséder des qualités naturelles, maîtriser des savoir-faire et des savoir-être et se positionner en gestionnaire d’équipe hors-pair. Autant d’armes qu’il aura su faire prospérer au quotidien. « La force du baobab est dans ses racines » (proverbe africain).
Des qualités naturelles
Dans la crise, le dirigeant est d’abord apte à affronter l’ambigu et le complexe. Son réalisme teinté d’optimisme s’allie à son audace pour définir un futur possible et « sentir » les opportunités de rebond qui se présentent.
Il sait aussi naturellement développer au sein de son équipe la confiance et l’adhésion. Il s’agit là de courage pour affronter l’incertitude et contrer le sentiment d’insécurité, de charisme pour entraîner son équipe à se remettre en cause, à éviter le déni de situation, à imaginer et, enfin, à créer le chemin de sortie de crise.
Celui-ci reste honnête et crédible. Il concocte immédiatement les axes stratégiques de gestion et de communication de crise. Il prend spontanément la charge des relations extérieures les plus lourdes afin de protéger les conditions de travail des membres de sa cellule de crise. Ses collaborateurs le lui rendront par un respect spontané et un travail soigné.
Il est solide physiquement et moralement pour tenir et décider dans la durée et sous la pression insidieuse, tant interne qu’externe.
Des savoir-faire et des savoir-être
Le bon chef n’est jamais seul dans la réflexion. Il accepte d’être dépendant de ses collaborateurs pour chercher, trier, évaluer les différents paramètres. Par ailleurs, il en discute avec eux. Il échange tout simplement pour se nourrir de ces différentes approches.
Dès l’apparition de la crise, il gère le cadre espace – temps de l’analyse. Il favorise à la fois les échanges sur ces informations et l’imagination sur leurs conséquences. En outre, il réfute le déni de situation, souvent destructeur de pensées et d’actions. Il évite de remplacer l’inconnu par ses certitudes habituelles.
Ainsi, le leader incite chacun à s’investir dans l’analyse complète et sereine des risques. L’ouverture d’esprit doit l’emporter sur l’arrogance.
Négociateur, il sait cependant décider, c’est-à-dire arbitrer, en heure et dans la solitude.
Une excellente gestion de sa personne et de son équipe
En gestion de crise, le leader est naturellement visible. Il est le phare qui éclaire le combat de l’entreprise et rassure son personnel. Son aptitude à surmonter le stress continu ne l’empêche pas de se préserver régulièrement tout en protégeant son équipe.
Il est à l’aise dans sa communication en période de tensions : de belles images ou des croquis clairs valent mieux que des longs discours.
Il possède un bon sens de l’organisation et n’hésite pas à déléguer diverses tâches et responsabilités dans un pilotage souple de ses actions. Ses objectifs sont a priori toujours réalisables, ce qui permet à ses collaborateurs de conserver leur confiance propre comme leur motivation.
Enfin, il entretient l’ambiance positive de son équipe par une certaine ritualisation de son management, incluant des briefings et des débriefings réguliers. Cette gestion humaine du groupe écarte les comportements en impasse.
La crise est une occasion de remise en question des pratiques habituelles de gestion. Elle est une opportunité de réforme organisationnelle et de réflexion sur les valeurs et les ambitions de l’entreprise. Elle est aussi un vecteur de solidarité, d’entraide et de cohésion pour le personnel.
Toutefois, cette posture positive ne sera transcendée que par l’action du « dirigeant de crise » dont les qualités essentielles, entretenues et développées au fil du temps, seront spontanément exacerbées dès l’alerte. Elles se nomment audace et humilité, courage et crédibilité, charisme et leadership, solidité et communication. Ne parlerions-nous pas de véritables relations humaines ?