Bonnes pratiques pour le Crowdfunding en fonds propres

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Depuis quelques années une effervescence accompagne les nombreux lancements de plates-formes de financement participatif  » Crowdfunding  » aux business models aussi divers que variés. A l’instar de l’époque de la création d’internet l’approche sociale et citoyenne qui prévaut tend progressivement à se perfectionner.

En quoi l’industrie du Crowdfunding en fonds propres se peaufine-t-elle ?

Les modèles diffèrent fortement entre les multiples opérateurs de plates-formes en fonds propres avec prises de participations dans le capital d’une entreprise. Le plus répandu est celui d’une plate-forme, parfois d’une place de marché, assurant une sélection fine des porteurs de projets admis sur son site. Une telle plate-forme réalise sa propre procédure de due diligence des projets qu’elle reçoit, écartantle plus grand nombre d’entre eux, pour n’en retenir que les plus solides, les plus prometteurs, ceux qui ont un réel potentiel et qui disposent d’une équipe impliquée. Dans le cas contraire, la confiance des investisseurs en serait vite impactée.

D’abord, elle commence par vérifier l’élément essentiel du projet, à savoir l’équipe dirigeante de la société, son expérience, où ils ont exercé, d’où ils viennent. Elle étudie ensuite les critères chiffrés comme le business plan, les caractéristiques du marché, la pérennité de la société, la valorisation et la stratégie de sortie éventuelle.

Il est évident que les investisseurs sont également très sensibles à la question clef de la valorisation de l’entreprise. A cette fin, la plate-forme peut offrir un outil de valorisation, voire suggérer de nouvelles méthodes.

Je partage le point de vue du responsable de la plate-forme allemande Companisto, selon lequel, le modèle des capitaux-risqueurs n’a pas vocation à être copié par l’industrie du Crowdfunding. En effet, il existe une distinction majeure entre un investisseur sur une plate-forme de finance participative en fonds propres qui choisit la société parfois de proximité dans laquelle il investit, et un investisseur dans un fonds de capital-risque pour qui ce n’est pas le cas. Cependant, l’un et l’autre savent pertinemment qu’il n’y a pas de garantie de retrouver les fonds investis. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle la notion « d’investisseur qualifié » est aussi prégnante dans la réglementation de nombreux pays.

La professionnalisation se manifeste aussi par une action pédagogique renforcée à l’intention des investisseurs quant aux risques éventuels encourus, y compris pour des montants souvent limités. L’établissement d’une relation de confiance entre la plate-forme, les porteurs de projets et les investisseurs, est indispensable.

Cela sous-entend également une relation directe entre le porteur de projet et l’équipe de la plate-forme dont les procédures internes et les directives seront assurées. Il est à noter à ce propos que les acteurs de cette industrie s’engagent pro activement dans un nombre croissant de pays à respecter un code de déontologie. La transparence est requise.

Pour finir, les plates-formes, les réseaux de Business Angels, les avocats d’affaires, voire les capitaux-risqueurs ont, à mon avis, tout intérêt à travailler ensemble, ne serait-ce que pour trouver une solution immédiate de financement des projets en phase de pré-amorçage ou early stage, qu’ils envisagent peut-être de soutenir ultérieurement.

Finalement, si cette industrie naissante évolue rapidement, je constate que les créateurs de plates-formes et leurs investisseurs sont essentiellement des hommes. Nul doute que l’accroissement du nombre de femmes dans ce métier apportera également sa part d’évolution et de progression.

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