Les tickets de caisse, que nous recevons quotidiennement lors de nos achats, représentent un poids croissant sur l’environnement. Ces petits morceaux de papier, souvent négligés, génèrent une quantité considérable de déchets. Leur impact négatif découle de divers facteurs, allant de la composition du papier utilisé à la production massive et à la durée de vie limitée de ces reçus.
Le problème des tickets de caisse
La majorité des tickets de caisse sont imprimés sur du papier thermique. Celui-ci contient un revêtement chimique sensible à la chaleur. Malheureusement, ce revêtement rend le papier difficile à recycler. Lorsque les tickets de caisse finissent dans les déchets ordinaires, ils se retrouvent souvent dans des décharges alors qu’ils peuvent être recyclés.
Trop d’information, de tickets et un côté éphémère
Dans de nombreux pays, des milliards de tickets sont émis chaque année. Ils alimentent une production de masse qui entraîne une consommation excessive de ressources naturelles. Les arbres utilisés pour fabriquer le papier sont donc abattus en grand nombre, ce qui a des répercussions sur la déforestation et la biodiversité.
De plus, la fabrication des tickets de caisse nécessite l’utilisation d’énergie et d’eau. Elle contribue ainsi aux émissions de gaz à effet de serre. L’impression excessive cause aussi des problèmes puisque les tickets de caisse restent imprimés avec des informations superflues telles que des publicités ou des offres promotionnelles. Cette pratique augmente la taille des reçus et la consommation de papier.
Les tickets de caisse ont également une durée de vie très courte. Une fois reçus, ils finissent généralement à la poubelle peu de temps après, entraînant ainsi une accumulation rapide de déchets papier dans les décharges. Cette tendance contribue à la surcharge des sites d’enfouissement et à la saturation de nos systèmes de gestion des déchets.
Des solutions émergentes
Pour contrer cette problématique, des initiatives visant à réduire l’impact environnemental des tickets de caisse sont mises en place. La dématérialisation des tickets de caisse gagne en popularité, offrant une alternative électronique aux reçus papier. Cette transition permet de réduire la consommation de papier et limite la production de déchets associée aux tickets de caisse.
La nouvelle législation : 1er aout 2023
Le 1er août 2023 marquera la fin de l’impression automatique des tickets de caisse en France, conformément à la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Cette mesure vise à lutter contre les substances dangereuses présentes dans ces tickets et à réduire le gaspillage considérable qu’ils représentent (30 milliards de tickets imprimés chaque année).
À partir de cette date, les commerçants ne pourront plus imprimer automatiquement les tickets de caisse. Les catégories de tickets concernées incluent ceux émis dans les surfaces de vente et les établissements recevant du public, les tickets d’automates, les tickets de carte bancaire, ainsi que les bons d’achat et les tickets promotionnels.
Désormais, les consommateurs devront expressément demander l’impression d’un ticket de caisse s’ils en souhaitent un. Les commerçants sont tenus d’informer clairement les consommateurs de cette nouvelle obligation d’affichage à l’endroit où le paiement est effectué.
Pour remplacer les tickets de caisse papier, des solutions de dématérialisation sont déjà disponibles. Les e-tickets peuvent être envoyés aux acheteurs par SMS, e-mail, via des applications bancaires ou à l’aide d’un QR code. Cette technique permet de récupérer le ticket depuis une page web. Cependant, la collecte de données auprès des acheteurs doit se conformer au Règlement général sur la protection des données (RGPD) et nécessite leur consentement explicite.
Tous les achats ne sont pas concernés
Cependant, certaines exceptions subsistent. Les tickets de caisse relatifs à l’achat de biens durables où la garantie légale de conformité est mentionnée. Il s’agit par exemples des appareils électroménagers et les équipements informatiques, qui resteront imprimés automatiquement. De même, les opérations annulées ou faisant l’objet d’un crédit par carte bancaire nécessiteront également une impression systématique.
Les tickets de caisse, autrefois considérés comme des documents insignifiants, se révèlent être un fardeau croissant pour l’environnement. Leur composition, la production de masse, l’impression excessive et leur courte durée de vie contribuent à une accumulation alarmante de déchets papier. Les efforts visant à promouvoir des alternatives plus durables, telles que les reçus électroniques, restent encouragés.