Les questions à se poser avant de s’associer

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Faire des choix reste la base de toute gestion d’entreprise. Le premier d’entre eux apparaîtra dès la création de votre structure : faut-il s’associer, ou vaut-il mieux rester seul ? Même si cette question pourra se poser ultérieurement, il est important d’en avoir déjà une petite idée. Le point sur les tenants et les aboutissants d’une telle démarche.

Pourquoi vous associer ?

Le fait de s’associer doit relever de la volonté de poursuivre un but commun avec d’autres personnes, qu’elles soient physiques ou morales. C’est le principe d’ « intuitu personae » qui signifie « en fonction de la personne ». Cette collaboration doit constituer la raison d’être de la future entreprise, surtout quand elle survient au moment de la création. Dans ce cas, les différentes parties prenantes élaborent généralement le plan d’affaire ensemble.

S’associer entraîne souvent de partager les décisions et les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs. L’association permet d’abord d’avoir un pair avec qui vous allez partager des moments parfois difficiles et parfois de liesse. Elle revient à diviser le stress lié à la responsabilité de vos actions car vous êtes désormais plusieurs à assumer.

Elle peut vous permettre d’avoir des fonds supplémentaires puisque votre associé peut également avoir sa part au capital mais l’association permet aussi de démultiplier la force de travail, de bénéficier d’éventuelles compétences dont vous ne disposez pas ou encore d’un point de vue, d’un regard autre que le vôtre, parfois plus objectif, sur certaines problématiques ou sur business.

Avec qui vous associer ?

Suivant le statut de votre entreprise, vous pouvez vous associer avec une personne physique et/ou une personne morale. C’est-à-dire un individu et/ou une autre structure.

Certains déconseillent de s’associer avec un proche, comme un membre de sa famille, même si les entreprises familiales sont souvent plus pérennes. Cela peut sembler tout de même judicieux afin d’éviter que des tensions de votre relation personnelle rejaillissent sur votre travail, ou inversement.

Le principal critère à prendre en compte dans le choix de votre associé tient dans sa complémentarité avec vous et vos compétences. On préconise par exemple souvent d’adjoindre un profil commercial à un technicien. Par ailleurs, la prudence recommande de s’associer avec quelqu’un avec qui vous avez déjà travaillé pour vous assurer de votre « compatibilité ».

Dans le cas de personnes morales, il conviendra de rechercher des synergies entre les activités respectives. Des recherches sur les dernières liasses fiscales de votre futur partenaire vous informeront en partie sur sa « santé » et sa gestion.

Quel type d’apport ?

La participation à une société se fait en contrepartie d’un apport. Celui-ci peut revêtir différentes formes :

  • L’apport en numéraire. Il s’agit du cas le plus classique dans lequel la personne contribue à la société en la finançant. Celui-ci peut parfois être en partie libéré, c’est-à-dire mis à disposition de la structure ultérieurement.
  • L’apport en nature. Il s’agit de fournir des biens matériels ou immatériels, comme des brevets, à l’entreprise. Ces éléments doivent faire l’objet d’une évaluation financière. Il est ainsi généralement obligatoire, et toujours fortement conseillé de solliciter un commissaire aux apports. L’intervention de ce dernier engendre un certain coût.
  • L’apport en industrie. Il s’agit pour un associé d’offrir ses compétences techniques pour le fonctionnement de la structure. Ce dispositif s’avère plus complexe à mettre en place que les précédents. Il ne peut pas participer à l’augmentation du capital social.

Quelles sont les précautions à prendre lorsqu’on s’associe ?

S’associer peut être stimulant et enrichissant. Il convient toutefois de prendre certaines précautions afin que cette démarche reste un atout pour la structure.

La première d’entre elles concerne la répartition des parts. Tout montage qui conférerait 50% du pouvoir de décision à un ou plusieurs associés réunis est à proscrire. En cas de désaccord avec le(s) détenteur(s) des 50%, votre entreprise subirait une situation de blocage qui pourrait la condamner. Il convient donc que ce pourcentage soit supérieur ou inférieur à la moitié des parts, voire d’avoir un associé minoritaire qui vous permettra de trancher.

En outre, assurez-vous des conseils d’un professionnel pour vous informer des nombreux impacts que l’association engendre en termes administratifs. L’organisation du régime social peut ainsi s’avérer modifiée. De plus, les obligations d’information du gérant aux associés deviennent plus nombreuses qu’en cas d’entreprise ou société unipersonnelle.

Enfin, pour travailler en toute sérénité et transparence, il convient d’échanger sincèrement au moment de la rédaction des statuts. Au lieu d’éviter les sujets délicats, il est indispensable de les aborder. Vous disposez même de la possibilité de les stipuler par écrit dans un pacte d’associé. Vous évoluerez alors en toute sérénité.

Nicolas Pastur

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