L’innovation : origine, financement et impact sur l’avenir – Part 1

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L’innovation est un mot de plus en plus galvaudé par le marketing politique. Celui-ci promet plus de moyens pour la recherche universitaire tout en continuant à accorder son crédit d’impôts recherche à l’industrie…L’innovation semble être la nouvelle arme contre la crise mais quelle est l’origine de cette fameuse « innovation » révolutionnaire tant attendue et son résultat réel sur l’économie ?

Sur les bancs de nos universités et écoles d’ingénieurs ?

L’adage du Général de Gaulle sur le sujet serait-il encore d’actualité : « des chercheurs qui cherchent, on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche. » ?

Repartons de la définition première de l’innovation qui est une rupture radicale de l’utilisation d’un produit ou d’un service. Cette explication s’accompagne obligatoirement d’un esprit de créativité et d’entreprise corroborant parfaitement le raccourci fait par nos politiques. « Innovation = Start-up = Compétitivité = Emploi = Croissance = …. »

Donner plus de moyens à la recherche académique devrait faire émerger un nombre certain d’innovations dont le transfert vers l’industrie serait palpable dans nos vies quotidiennes …De ce principe nous devrions voir les prochaines sociétés du CAC40 prendre vie dans des laboratoires universitaires à l’instar de Google sorti tout droit des couloirs de Stanford, Palo Alto en Californie.

Pourquoi ce manque d’engouement pour la recherche ?

Ce doux rêve ne verra très certainement jamais le jour, non pas par faute de moyens, puisqu’ils sont mis à disposition par le gouvernement, mais tout simplement par manque d’engouement pour la recherche de la part de nos étudiants.

Il suffit de regarder le prestige et le respect que nous accordons à nos chercheurs pour comprendre rapidement que nos esprits créatifs et brillants ne suivront pas le chemin de la recherche…pourquoi ?
Le simple coup d‘œil sur le salaire d’embauche entre un ingénieur et un chercheur en dit long sur la reconnaissance de nos industries sur la valeur accordée à ces longues études. Ce peu d’intérêt se traduit tout autant par le nombre anecdotique de contrats passés entre l’industrie et la recherche, offrant ainsi l’un des meilleurs rapports qualité-prix pour de la R&D innovante.

Enfin une prise de conscience

Cette prise de conscience a été actée par les universités qui ont fait un pas considérable en suivant l’exemple des universités américaines ayant toutes depuis des années, un département dédié à la valorisation de la propriété intellectuelle produite dans les laboratoires …d’où les SATT (sociétés d’accélération du transfert de technologies) en France.

Changer les grilles salariales

Tant que les grilles salariales de nos entreprises françaises ne changeront pas de politique vis-à-vis de ces hommes et femmes qui investissent du temps et de l’énergie pour acquérir plus de connaissances que la moyenne, l’innovation ne sortira pas en grande majorité de nos universités.

Ce changement de mentalité ne pourra prendre forme que lorsque la hiérarchie des salaires sera respectée en fonction des années d’études passées tout comme aux Etats-Unis, ou moins loin, chez nos voisins Allemands, où le Docteur (PhD) est le mieux rémunéré dans l’industrie.

Donc si nous ne pouvons compter sur le « Sacerdoce » de ceux et celles qui prennent malgré tout le chemin de la recherche, d’où l’innovation viendra-t-elle en France ? De nos industries ?

Suite le mois prochain dans Part 2 – La R&D de nos industries.

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