Vous souhaitez lever des fonds ? Vous avez réussi à en lever ? Super ! Ce cash bienvenu va vous permettre de vous développer plus sereinement… Pourtant, même si une levée de fonds peut parfois être considérée comme « un cadeau tombé du ciel » il vous faut garder en tête que les investisseurs ne sont pas des philanthropes et encore moins des Pères Noël. Bien que conscients qu’en investissant dans une start-up, ils ont peu de chance de retrouver leur mise (TRI de -0.8% selon l’AFIC pour les fonds de capital risque), l’un des objectifs restent de maximiser leur investissement. Voici 3 exemples célèbres démontrant que les investisseurs ne sont pas des Pères Noël.
Eduardo Savarin dilué et éjecté de Facebook
Son nom ne vous dit rien ? Et pourtant il s’agit du co-fondateur de Facebook. Après une levée de fonds, il fut dilué du capital pour avoir mal lu les clauses du pacte d’actionnaires. Il faisait confiance à son associé et aux nouveaux investisseurs (Sean Parker, Peter Thiel) mais ces derniers ne voulaient plus de lui et ont usé de leurs connaissances juridiques pour parvenir à l’évincer par un montage qu’Eduardo savarin n’a pas vu venir. Il est tout de même parvenu à récupérer une partie de son capital et son titre de co-fondateur.. au terme d’un procès.
Steve jobs viré de sa propre boite avant de revenir
C’est probablement l’exemple le plus célèbre. Steve Job fut licencié en 1985 par ses propres actionnaires et remplacé par John Sculley (que Steve jobs avait recruté de chez Pepsi). A la décharge des actionnaires, la société venait d’enchainer quelques échecs commerciaux et les tensions au sein de la direction étaient nombreuses. Il reviendra en 1997, afin de relever la société, avec le succès qu’on lui connaît.
Andrew Mason : je veux passer plus de temps avec ma famille… Non je plaisante, j’ai été viré !
Face à la baisse incessante du titre Groupon en bourse et aux résultats financiers calamiteux (perte de 82M$ lors de son dernier trimestre), le conseil d’administration remercie Andrew, le fondateur de Groupon. Il était à la tête pourtant d’une des entreprises ayant connu la croissance la plus rapide. Mais l’introduction en bourse lui fut fatale, l’obligeant à devenir plus rapidement que prévu une entreprise rentable.
Andrew Mason sera resté célèbre par sa lettre dans laquelle il annonce son licenciement : « Après quatre ans et demi comme directeur général de Groupon, j’ai décidé de consacrer plus de temps avec ma famille. Je plaisante. J’ai été viré aujourd’hui »
La dernière solution des investisseurs
Néanmoins, gardez en tête que l’idée n’est pas de dire que les investisseurs sont des loups affamés, aux dents longues, prêts à licencier le fondateur au premier échec. Au contraire ! Il s’agit souvent de la solution de dernier recours car les investisseurs ont tout intérêt à garder à la barre le fondateur qui connaît et maîtrise mieux que quiconque son entreprise et son marché. La plupart du temps, quand un fondateur est débarqué par ses investisseurs, il existe des raisons tangibles. Un peu comme le divorce pour un couple est souvent la dernière solution envisagée, le licenciement d’un fondateur est souvent le dernier objectif des investisseurs. Des signes avant coureurs existent dans la plupart des cas. L’entrepreneur doit avoir conscience des objectifs des investisseurs et des contraintes qui résultent d’une levée de fonds (perte d’une partie du pouvoir décisionnel, objectifs de rentabilité à aligner avec ceux des investisseurs, devoir d’information). Ces objectifs et contraintes sont normalement clairement annoncés lors de la levée de fonds.