Organiser la relève : l’exemple canadien

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Voilà un sujet d’avenir considérable et pourtant sous-estimé de nombreux dirigeants… la transmission d’entreprise. Au travers l’exemple canadien, les entrepreneurs français doivent prendre pleine conscience des enjeux économiques qui se cachent derrière cette problématique. Pourquoi transmettre ? Quand ? Auprès de qui prendre conseil ?

Un réel enjeu économique

Si la France et ses entrepreneurs ne sont pas encore suffisamment sensibles à la question de la transmission, c’est que les problématiques ne sont pas encore suffisamment présentes dans notre pays à l’instar du Canada, bien qu’elles s’y posent de plus en plus et se poseront encore plus vite et plus fortement dans quelques années.
En effet, de nombreuses études évaluent que 700 000 entreprises seront à céder d’ici les quinze années à venir, avec des régions plus touchées que d’autres comme la Bretagne par exemple. Principal facteur en cause, la démographie, où environ un tiers des chefs d’entreprises faisant partie de la génération du baby-boom, âgés environ d’une cinquantaine d’années aujourd’hui, feront prochainement valoir leurs droits à la retraite. Principales conséquences de la pénurie de dirigeants, la perte de productivité ou la fermeture d’entreprises tous secteurs d’activités confondus, la destruction de centaines de milliers d’emplois, et donc la mise en difficulté de notre économie. 

Comme bien souvent, de nombreux exemples nous viennent d’Outre-Atlantique. Ne les négligeons pas et ne prenons pas trop de retard. Le Canada, touché par ce phénomène à plus court terme, a d’ores et déjà mis en œuvre une vraie politique pour organiser de manière efficace la transmission de ses entreprises, aussi appelée la relève, pour ainsi atténuer les conséquences de cette situation qui pourrait devenir dramatique, même si pour l’heure, beaucoup de dirigeants ont choisi de reculer leur départ en retraite plutôt que de fermer, faute de repreneurs.

Anticiper le bon moment pour vendre

Aujourd’hui en France, environ 50 000 entreprises attendent de trouver un repreneur. Si cela s’explique du fait que les mentalités sont plus orientées vers la création, la crise y est également pour beaucoup.

En effet, de nombreux dirigeants en phase de cession se retrouvent aujourd’hui bloqués car leur entreprise a moins de valeur qu’il y a encore quelques années en arrière. De plus, bien que les temps actuels peuvent offrir de réelles opportunités pour les futurs acquéreurs, et que l’Etat ait mis en œuvre des mesures visant à favoriser les reprises d’entreprises, la démarche s’avère néanmoins plus difficile car les financeurs, et notamment les banques, se montrent plus frileux à accorder des aides dans ce contexte.

C’est pourquoi des cédants ou des dirigeants en phase de transmission témoignent de l’importance de réfléchir bien en amont à cette étape de vie de l’entreprise, parfois même dès lors sa création, et d’en faire une véritable préoccupation.

Auprès de qui prendre conseils ?

Beaucoup de patrons décident de confier la transmission de leur entreprise à leur expert comptable. S’ils s’appuient sur le professionnalisme de ce dernier, estimant que sa connaissance et sa maitrise parfaites de la structure à céder sont des avantages, cela cache néanmoins un inconvénient majeur.

Un des fondamentaux à prendre en considération pour vendre mieux est l’objectivité nécessaire accordée à la démarche, dont l’évaluation financière de l’entreprise. En effet, l’expérience montre qu’il arrive souvent que l’expert comptable, certes acteur de proximité, ne marque pas la neutralité et le recul suffisants pour la réussite optimale du projet. C’est pourquoi il est conseillé de faire appel à un professionnel extérieur, qui n’aura pas peur de dire les choses.

De plus, pour être le plus au fait possible de ce qui l’attend, l’entrepreneur peut suivre une formation pour se familiariser à minima avec les différentes formes et les étapes de la transmission, et la gestion de son patrimoine.

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