Stootie est une application mobile gratuite mise en service en 2011 sur l’Apple Store. La start-up s’appuie sur un réseau peer to peer pour faire fonctionner un système social d’échange de services, d’objets et d’activités en temps réel.
La légende de Stootie veut que son fondateur, Jean-Jacques Arnal en ait « eu l’idée un dimanche où il avait besoin d’un coup de main ». De vive voix, il admet que « l’idée n’a pas surgi comme ça. J’y travaillais depuis un certain temps ». L’optimisation des échanges est déjà l’un des sujets fondamentaux de l’association pour la promotion du service civil que Jean-Jacques Arnal crée avec Benjamin Djiane en 2005.
Petit Stootie deviendra grand
Stootie est une application mobile, incubée au départ dans la société Imaginatio qui édite un logiciel de traitement de texte, Splayce, dédié exclusivement aux juristes. Développée au sein de cette première entreprise menée en parallèle par Jean-Jacques Arnal, l’application mobile est un projet sélectionné par « Paris incubateur » et « Paris région innovation ». « Pour l’accompagnement, on a créé un board. Nous avons aussi la chance d’avoir des investisseurs qui nous conseillent activement » déclare son créateur. Parmi eux, Jean David Blanc, fondateur d’Allociné et Christophe Reinling, ancien DG de Grosbill et actuel directeur B to C de Pixmania. Avec ses pointures du web pour mentors, Stootie prend son envol et son indépendance en 2012 après avoir lancé l’application sur l’Apple Store en 2011.
Un business modèle à défendre
Mais tout n’a pas été si simple. « La première phase est délicate. Vous pouvez penser que vous avez le meilleur produit, les investisseurs attendent évidemment que les chiffres se réalisent » rappelle Jean-Jacques Arnal.
Lors de sa création, Stootie est financé par des fonds propres, une aide de la BPI et rapidement par des investisseurs extérieurs. « Il faut savoir les convaincre de financer un outil qui ne génère pas encore de revenu. C’est une prise de risque importante ».
Dans le développement du projet, Jean-Jacques Arnal se trouve confronté à un problème d’un autre genre : la difficulté à recruter une personne en qui on peut avoir confiance. « Cela a été le deuxième point clé : trouver un colistier qui puisse s’occuper de Stootie à temps complet ». Pas toujours évident ! C’est à présent le rôle de Charles Baron, ancien financier et fondateur de la marque de chemise Monsieur Baron, qui a rejoint l’aventure début 2013. Au total, ce sont neuf personnes qui composent l’équipe de Stootie aujourd’hui.
Un système d’échange social et instantané
L’application s’inscrit sur le marché des petites annonces. Pour autant « les petites annonces, c’est fini ! » s’exclame Jean-Jacques Arnal « Les petites annonces, ce n’est qu’une façon de voir l’échange. Stootie est fondamentalement différent. » L’application est centrée sur la personne, avec ses compétences, ses activités, les objets qu’elle propose. « Stootie cherche à montrer toutes les possibilités du partage et de l’échange en temps réel autour de soi ». Entendez par là, un outil géolocalisé, instantané et humanisé. Chaque utilisateur a un profil et s’inscrit dans un réseau pour troquer, vendre ou donner que ce soit un parapluie, un coup de main ou simplement, un peu de temps. Sur Stootie, vous pouvez aussi partager une sortie au ciné ou un jogging.
L’application compte aujourd’hui 85 000 utilisateurs dans toute la France mais est utilisée à 80% à Paris et dans sa région. A l’avenir, le fondateur de Stootie souhaite élargir davantage son utilisation à d’autres villes. Parallèlement, un autre des objectifs est de rendre l’outil encore plus intuitif, simple et efficace. « Aussi simple qu’un SMS » conclut le fondateur.
3 questions à Jean-Jacques Arnal
• A quel moment vous êtes-vous dit « Ca y est ! Stootie marche » ?
Le jour où j’ai reçu des messages d’amour (pour mon produit) ! Lorsque les utilisateurs décrivent l’application, la commentent sur l’Apple Store, disent l’adorer ou envoient des emails pour nous remercier, ça nous touche. Cela veut dire qu’on est vraiment sur la bonne voie.
• Quel entrepreneur êtes-vous ?
Je ne sais pas si je peux me définir comme un entrepreneur mais j’ai compris que c’était la voie nécessaire pour créer. Notre pays est un pays de créateurs, d’artistes et d’entrepreneurs. Je suis heureux de voir de plus en plus de figures émerger comme celle d’Henri Seydoux, le créateur de Parrot, qui sont finalement à la fois des entrepreneurs et des artistes.
• S’il y a une idée qui vous anime dans votre travail ?
La simplicité. Restons simple ! Et c’est un concept applicable à tout. Que ce soit lors d’une discussion pour aller droit au but, lorsque l’on définit un produit pour le limiter à l’essentiel, ou dans les relations humaines… La simplicité, paradoxalement, enrichit tous nos échanges.