Les Marchés Citoyens : Quand l’entrepreneuriat s’engage !

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Potrait de Sébastien Ravut, un citoyen responsable dont l’intérêt pour l’économie solidaire et sociale a vite pris le pas sur sa vie professionnelle. Après avoir travaillé à la mairie de Montreuil, un passage dans la start-up Be-Citizen où il communiquait sur les enjeux du développement durable et l’agence de communication en coopérative Incidences, il décide en 2006 de développer sa propre activité. Il combine alors sa passion pour les nouveaux médias et nouvelles consommations et crée Les Marchés Citoyens.

Du citoyen à l’entrepreneur

Cette évolution qu’il considère comme logique, il l’a doit surtout à un passif professionnel riche et varié. C’est en travaillant avec d’autres personnes qui sont dans la production, en comprenant les tenants et les aboutissants de cette nouvelle économie et en explorant les nouveaux médias, qu’il se met à faire du conseil.
Alors qu’il cherche à allier sa passion pour le développement durable et son activité de conseil, l’idée des Marchés Citoyens apparait. Il s’agit de valoriser les entrepreneurs dont l’activité favorise un équilibre entre l’apport environnemental, social et économique mais aussi de s’adresser aux structures qui veulent communiquer de manière responsable sur internet ou sur leurs engagements.

L’engagement 2.0

L’activité de l’entreprise se concentre d’abord sur la production d’un annuaire web, LeMarcheCitoyen.net, qui aide les citoyens à consommer autrement. Ce dernier permet de trouver près de chez soi des services qui participent à une transition positive de la société. L’entreprise étoffe son annuaire et valorise aujourd’hui 4 000 commerces et services engagés dans le développement durable, et ce, quel que soit le secteur d’activité. Pari réussi puisque le site totalise en moyenne plus de 70 000 visites par mois.

Mais l’activité de Sébastien Ravut ne s’arrête pas là. Son agence web spécialisée dans l’exploration des nouveaux médias, accompagne les entrepreneurs et les organisations qui sont des acteurs du développement durable. Créée en 2011, l’entreprise développe son offre puisque depuis deux ans, l’agence dispense des formations en communication 2.0, en mindmaping et en communication responsable sur internet.

Une activité freinée par la crise

Bien que la crise de 2009 ait calmé les engagements des entreprises et des particuliers, Sébastien Ravut a su entretenir la relation de confiance qu’il a instaurée avec ses collaborateurs. C’est d’ailleurs ce réseau qui a permis aux Marchés Citoyens de la surmonter. Malgré le fait qu’il constate aujourd’hui l’émergence de nouvelles démarches responsables originales et alternatives, « le développement durable est une tendance qui intéresse les citoyens et les médias, toutefois, elle n’est pas pour autant une tendance de fond. Même si de plus en plus de personnes sont sensibles à cette cause, la mise en application prend beaucoup plus de temps » selon le fondateur. Pour lui, Les Marchés Citoyens doivent offrir des solutions qui permettent d’embrayer de nouvelles habitudes de la vie de tous les jours.

3 questions à Sébastien Ravut :

Quel entrepreneur vous impressionne aujourd’hui ?

Je suis particulièrement admiratif de Xavier Niel, notamment pour Freenews et la communauté qu’il a réussi à rassembler autour de son entreprise. Ce n’est pas quelque chose que je suis tous les jours et je ne sais pas où ça en est aujourd’hui, mais je suis quand même impressionné par le fait qu’il ait réussi à créer un réseau d’utilisateurs qui a permis à son business de se développer beaucoup plus vite. C’est quelque chose de très différent de la communauté Apple par exemple. J’apprécie aussi la démarche d’Olivier Demaegdt qui est le fondateur d’Ecolutis : fournisseur de prestations autour du co-voiturage. Je le vois comme quelqu’un qui travaille sur l’humain et les ressources humaines. Il a sous sa direction une trentaine de personnes, qui sont fières de travailler pour lui. La manière qu’il a de gérer les relations humaines m’inspire énormément.

Comment créer son entreprise aujourd’hui en France ?

Tout d’abord, il faut avoir envie d’être un leader. Je ne suis pas sûr que tout le monde soit fait pour gérer ce stress, ça peut être extrêmement angoissant d’être entrepreneur. En tout cas, j’aimerais qu’il y ait plus de soutien concret envers les entrepreneurs en France. Il faut se lancer quand on a une idée de la mission de son entreprise : quel service va-t-on rendre à la société et pourquoi cela est cohérent ? La cohérence est extrêmement importante. Un entrepreneur porte une mission qui va être le fil conducteur de sa société.

Si vous aviez l’opportunité de revenir en arrière et de développer votre entreprise de manière différente, que changeriez-vous ?

Je pense que j’aurais fait une école de commerce. J’ai fait des études d’économies, ce qui m’a permis d’entrevoir d’autres problématiques. C’est d’ailleurs à ce moment que j’ai connu internet. Ensuite par rapport à l’entreprise, je me ferais accompagner, beaucoup plus rapidement, par les organismes qui existent en France et qui aident à la création d’entreprises. J’utiliserais notamment les ressources des incubateurs, ce qui constitue un énorme gain de temps. En France, on a peut-être un peu trop d’organismes qui aident à la création d’entreprise, alors que l’on manque sévèrement d’entrepreneurs. Autant utiliser celles qui regroupent des personnes compétentes et qui proposent des conseils utiles pour démarrer.

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