Suivre le secteur de l’e-immobilier

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Une des grandes tendances entrepreneuriales est actuellement de se pencher sur la question du logement et du tourisme. Les solutions numériques se multiplient pour rénover un secteur en crise, qui – comme beaucoup d’autres – est en passe d’être bouleversé par l’ère 2.0.  

Les origines d’une tendance

La profusion de start-ups s’attachant aux différentes problématiques du logement (recherche, location, législation, vacances,…)  se joint à une cause plus globale. Même si ces services fonctionnent pour beaucoup grâce à la numérisation et autres technologies 2.0, ce nouveau monde de l’ « e-mmobilier » suit une tendance qui prône l’humanisation des flux et solutions sur le web. Depuis quelques années, on observe de plus en plus cette nouvelle philosophie avec les sites de partages apparus en réaction à la crise économique. On peut aussi expliquer cette tendance par une forme de refus des institutions en vigueur, ayant trop souvent le monopole de leur marché. Les nouvelles alternatives aux formes de transport, comme le covoiturage ou la location réciproque d’utilitaires ont, dans le même sens, voulu détrôner les prix des transports et des agences de location. à leur tour, Airbnb, Somhome, PAP et autres, souhaitent s’affirmer contre les agences immobilières. Le but est louable et toujours le même : simplifier le quotidien des utilisateurs, leur permettre de partager et d’économiser dans leur vie de tous les jours. Enfin, une cause plus pragmatique explique cet élan : la crise du logement. La plupart des start-ups, ont pour objectif premier de pallier ce problème généralisé et politisé. Les logements sont trop chers, la demande trop abondante et les démarches trop complexes. Les différentes taxes, assurances et garanties, restent encore un autre fardeau pour les bailleurs comme les locataires.

Les différentes solutions

Une des 1re alternatives naquit avec le dépôt d’annonces sur le célèbre site leboncoin.fr. Des sites comme PAP ou SeLoger se sont ensuite spécialisés dans la diffusion d’annonces, évitant ainsi les frais et commissions, et proposant des outils pratiques destinés à faciliter la recherche. Ces 3 plateformes se sont rapidement dotées d’une application mobile gratuite utilisant la géolocalisation. Sont apparues ensuite de nombreuses solutions de recherche d’appartements. En France, après le succès de la page Facebook « Plan Appart Paris – Sans Agence », le site Somhome se lance et propose un algorithme mettant en relation, par le matching, bailleurs et futurs locataires. D’autres, comme Home’n’go, centralisent les annonces immobilières du net et permettent de les gérer. Locatme a une démarche inverse, en laissant l’initiative aux propriétaires. Ces derniers déposent des offres n’étant pas sur le marché, et prennent contact ou non avec des locataires en fonction de leur dossier. à l’image du géant Airbnb, de nouvelles entreprises ont travaillé à la question de la rentabilité des espaces. Présent dans 192 pays et comptant plus de 10 millions de nuits réservées en 4 ans, Airbnb a lancé la voie. Les sites français Séjourning et Morning Croissant fonctionnent sur le même modèle. Dans ce contexte, la collocation est aussi revenue à la mode. Sur l’Hexagone, des sites tels que Illicoloc et autroisième.com sont réservés exclusivement à la recherche et proposition de « colloc’s ». On assiste aussi à une nouvelle alternative au « logement d’appoint », ne faisant cette fois plus intervenir de transactions monétaires. GuestToGuest ou HomeForHome proposent aux inscrits d’échanger leurs logements sur un laps de temps, ce qui en fait des solutions idéales pour les vacances. Enfin, plusieurs start-ups se sont greffées à cet écosystème. Bnbsitter offre des services de conciergerie, OfficeRiders se charge de louer votre logement inhabité comme espace de travail éphémère, Appartinfo récolte des informations sur tel quartier, tel rue, etc…

Avantages, perspectives et limites

Les principales conséquences de ces nouveaux sites web et applications sont l’augmentation du pouvoir d’achat des utilisateurs, la disparition des frais d’agences immobilières et le gain de temps non négligeable. La recherche d’appartement, considérée comme très laborieuse et chronophage, est aussi facilitée. Les dossiers sont simplifiés sous forme de « profils » ou numérisés, les fils d’attente disparaissent et les locataires n’ont plus besoin d’accumuler les visites « physiques » bien souvent inutiles. La recherche devient plus qualitative, grâce aux algorithmes et à la géolocalisation. L’échange de logement et la sous-location sur de courtes durées peuvent de plus inciter les utilisateurs à partir en vacances, avec la diminution drastique des coûts. Ce sont de nouvelles alternatives à l’hôtel ou au camping. Cette tendance de l’ « e-mmobilier » fait ressurgir des valeurs : la solidarité, la confiance, le partage, l’échange, etc… Les relations entre particuliers tiennent en effet plus à de l’entraide qu’à des relations professionnelles. On peut imaginer que ce nouveau marché tendra à développer le tourisme, diminuer les intermédiaires et les coûts des agences professionnelles, simplifier les démarches et réinstaurer des relations de confiance grâce à un dialogue entre particuliers. Les limites de ces solutions apparaissent alors clairement : les abus de confiance et escroqueries peuvent se multiplier. Les villes dénoncent aussi la spéculation financière provoquée par la multiplication des surfaces d’habitation et commencent à contrôler certains logements. Dernière limite de taille à cette démocratisation de l’échange immobilier : la loi. Tout comme la révolte des taxis, les agences immobilières peuvent crier à la concurrence déloyale. La loi du 6 juillet 1989 n’autorise déjà pas le locataire à louer son logement sans accord écrit du bailleur, et nul doute que d’autres réformes apparaîtront pour contrôler voire limiter l’agissement de ces nouvelles solutions.

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