Beaucoup de start-up françaises, fortes de leur succès dans l’hexagone, entreprennent de se développer sur le marché américain. Bénéficiant d’une image attractive en termes de fiscalité et pour les levées de fond, les États-Unis apparaissent souvent comme un eldorado très prisé. Mais quelles sont les conditions pour réussir à conquérir le marché américain ? Que faut-il considérer afin d’éviter un échec qui peut s’avérer coûteux ?
Les États-Unis : un marché dont il faut connaître les atouts et les risques
Le succès d’une start-up en France n’est pas reproductible de manière mécanique aux Etats Unis. C’est un peu l’enseignement que l’on peut tirer de l’arrivée des conférences de Failcon, un rendez-vous des entrepreneurs qui viennent parler en public de leurs échecs. L’évènement s’est déroulé dans plusieurs villes françaises. A de nombreuses reprises, l’attraction parfois illusoire pour la Silicon Valley a été mentionnée.
A Grenoble, Martin Génot, investisseur et entrepreneur, a évoqué sa société, Inspirationnal Stores, dont le modèle original fondé sur du commerce en ligne s’est avéré dysfonctionnel. Malgré une levée de fond importante, l’entreprise n’a pas pu percer. Elle a dû changer son business model et se restructurer pour partir sur de nouvelles bases. Les raisons de l’échec sont multiples : des difficultés propres à l’implantation à l’étranger (fiscalité, droit social, mode de vie sur place) aux difficultés propres au projet (contraintes et limites mal définies).
Les États-Unis attirent pour la facilité de trouver des financements grâce aux fonds de capital-risque, largement plus développés outre atlantique, et pour une fiscalité avantageuse. Et pourtant, ces facilités peuvent aussi constituer un piège : elles s’accompagnent d’une concurrence accrue qui nécessite une compétitivité plus importante. Dans ces conditions, on ne peut que conseiller de se faire aider, et pour cela, des dispositifs sont mis en place pour les jeunes start-up françaises.
De nombreux programmes d’aide à l’implantation
De nombreux systèmes d’aides aux jeunes entreprises existent en France. Citons par exemple le programme Netva (New Technology Venture Accelerator), pour lequel un jury franco-américain sélectionne une vingtaine de jeunes start-up qui recevront une aide gratuite pour s’implanter en Amérique. Plusieurs start-up dont le chiffre d’affaire ne dépasse pas quelques millions d’euros ont ainsi pu bénéficier d’une aide ciblée, très utile pour se constituer un carnet d’adresse aux États-Unis et pour développer leurs connaissances de son marché. Parmi ces entreprises, on retrouve par exemple Mathym (secteur des nanotechnologies) ou Otosense (logiciels)…
Du côté des acteurs institutionnels, de jeunes entrepreneurs peuvent bénéficier de l’expertise de la Banque Publique d’Investissement (BPI). Cette année, huit start-up ont été sélectionnées pour dix semaines d’immersion dans le milieu dynamique de la Silicon Valley. Des rendez-vous importants ont été programmés avec de potentiels gros clients. Netva a déjà connu un succès certain l’année dernière, car 6 des 8 start-up participantes ont signé des contrats aux Etats-Unis et y poursuivent désormais leur implantation.
En somme, si le marché américain comporte ses risques, il offre aussi des opportunités essentielles au développement d’une entreprise. Véritable foyer d’innovations, s’y implanter peut rapporter beaucoup à une jeune start-up, à condition que cela soit fait avec intelligence, où le bon dosage entre appétit pour le risque et prudence sera crucial pour une réussite durable.