Une erreur de gestion peut-elle devenir une véritable innovation ?

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Dans le monde de l’entreprise, les erreurs font partie du quotidien. Cependant, certaines d’entre elles peuvent se révéler intéressantes, et même innovantes pour le business. Quelles sont donc ces erreurs devenues des forces et comment en faciliter l’apparition au sein d’une société ?

Le principe de la sérendipité innovationnelle

La sérendipité est une découverte ou une invention réalisée grâce à un hasard favorable. Lorsqu’une création est faite suite à une erreur de gestion, on parle alors de sérendipité innovationnelle, ou de zagigacité.
Dans l’étude intitulée  » Comment les innovations surgissent vraiment dans les entreprises ? «  , les consultants Alan Robinson et Sam Stern estiment que la sérendipité est l’une des sources majeures d’innovation parmi les sociétés. Elle est la rencontre de deux phénomènes. Une erreur heureuse, provoquant un effet inattendu, et la sagacité de l’observateur, à même de comprendre comment en tirer profit. 

Il s’agit d’un élément moteur au sein du processus d’innovation. Les créations apparaissent en effet souvent suite à des tâtonnements, des erreurs ou des approximations, mais encore faut-il être en mesure d’en prendre conscience. Dans le monde de l’entreprise, la sérendipité peut être valorisée, et même encouragée, afin de profiter de ses avantages en terme de business.

Des produits nés d’erreurs de gestion

Tous les créateurs ont un jour réalisé une découverte à partir d’une erreur : on connaît des exemples célèbres comme l’invention de la tarte Tatin ou la découverte de la pénicilline.
Les entrepreneurs aussi ont vu certaines de leurs réussites naître d’erreurs de gestion. Le Téflon est mis au point en 1938 par Roy Plunkett, après s’être trompé dans son protocole en voulant mettre au point un nouveau réfrigérant. Le Kevlar, matériau hyper-résistant, est né également d’une erreur en laboratoire. 

Une autre erreur célèbre devenue innovation est la création de l’imprimante à jet d’encre par Ichiro Endo dans les locaux de la firme Canon, après un accident mettant en contact un fer à souder et une seringue d’encre. En 1999, la société Novatec met au point le Code à Bulles en exploitant une erreur majeure survenue lors d’une expérience. Les exemples de ce type sont nombreux, mais le hasard ne fait pas tout : quand une erreur favorable se produit, il faut encore pouvoir la comprendre et l’exploiter au mieux.

Les entreprises qui favorisent les innovations heureuses

Dans une entreprise, la sérendipité peut être provoquée afin d’engendrer des innovations. Le rapport Robinson & Stern mentionne trois idées de gestion pour atteindre ce but. La première est d’encourager parmi les salariés les initiatives personnelles et le travail empirique. La deuxième est d’expliquer en amont le processus de la sérendipité innovationnelle. La troisième est enfin d’encourager les prises de risques des employés. 

Plusieurs grandes sociétés plébiscitent cette approche, comme la multinationale Procter & Gamble spécialisée dans les produits de beauté et d’hygiène. Le conglomérat américain 3M favorise la prise d’initiative des salariés en leur laissant 20 % de leur temps pour mener des recherches personnelles : c’est ainsi que deux de ses chimistes ont inventé le Post-it en 1974. Dans le même esprit, Orange développe en France un système d’innovation sociale, IdClic, pour permettre aux employés de proposer des idées originales.

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