Le marché du gaming mobile est-il saturé ?

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Au cours des deux dernières années, le marché des jeux pour smartphones a connu un essor sans précédent. De nombreuses sociétés se sont positionnées sur ce secteur particulièrement lucratif, au point que l’on peut se demander aujourd’hui s’il y a encore de la place pour la concurrence sur ce marché. Ainsi, peut-on véritablement penser que le domaine du gaming mobile est arrivé à saturation ?

Certes, nous sommes moins confinés mais le jeu vidéo ne s’arrête pas de progresser. Le chiffre d’affaires du marché du gaming aurait progressé 1,4% en 2021, 180 milliards de dollars de recette.

Le jeu mobile aurait rapporté à lui seul 93 milliards de dollars de revenu, c’est 52% du marché du jeu vidéo. Avec une augmentation de 4,4% de ce segment de marché, il aurait dépassé celui du gaming sur consoles de salon et PC. Ce marché devrait en effet enregistrer un taux de croissance annuel de 11% entre 2019 et 2024.
Le Google Play Store devrait générer des revenus de 28,2 milliards de dollars, tandis que les magasins d’applications Android tiers rapporteront 21,3 milliards de dollars.

Un marché dominé par les géants

L’entreprise spécialiste des mobile analytics AppAnnie a rendu publique une étude décryptant le marché du gaming mobile. Plusieurs éléments clés s’en dégagent. Le premier concerne l’extraordinaire explosion économique du secteur, devenu un enjeu majeur pour tous les studios. Le marché est occupé par des géants du secteur tels que King, Supercell, Tencent ou GungHi qui occupent la tête du classement des applications de gaming, les plus téléchargées et les plus rentables.

Dans le sillage de « Flappy Bords », les jeux dits simplissimes, ne demandant qu’une seule action répétitive de la part du joueur, ont connu un succès fulgurant en 2014. Il est difficile d’estimer malgré tout si le marché est saturé, celui-ci étant d’une nature très complexe : un éditeur comme Electronic Arts compte par exemple plus de 900 applications de jeux, répartis-en 3 filiales et 15 comptes éditeurs différents.

Les petits studios en progression

Savoir si le marché se concentre ou se fragmente est le point central de l’étude. Dans le premier cas, il serait très difficile pour les nouveaux éditeurs d’exister, alors que dans le second la concurrence aurait encore sa place. Contre toute attente, le taux de concentration du chiffre d’affaires dans l’industrie du jeu mobile a diminué de près de 40 % en 2014 à l’échelle mondiale.

Malgré des rachats marquants, comme Z2live par King, il reste étonnement de la place dans cette branche pour de nouveaux éditeurs susceptibles de réaliser une excellente monétisation de leurs jeux. Cette répartition plus équilibrée des revenus laisse ainsi entrevoir des perspectives intéressantes pour les studios de petite et de moyenne taille. Des infrastructures plus modestes peuvent encore exister sur le marché, même si cela varie énormément selon les zones géographiques.

Encore de la place pour la concurrence

Pour déterminer l’état du marché, AppAnnie a utilisé l’indicateur Herfindahl-Hirschmann Index. En analysant les parts de marché des acteurs du gaming mobile dans chaque pays, il permet de définir la concentration du secteur nation par nation. Il résulte de ces calculs, que certains marchés sont d’ores et déjà totalement saturés, empêchant l’apparition de nouveaux studios, alors que d’autres, plus fragmentés en termes de revenus laissent une place réelle à la concurrence.

Tout le marché asiatique apparaît aujourd’hui bloqué dans ce domaine, théâtre de l’affrontement entre les géants des jeux pour téléphones mobiles. En Chine, Alibaba et Tencent écrasent la concurrence, tout comme le conglomérat Netmarble en Corée du Sud. Au niveau des téléchargements et de la rentabilité, l’Europe et les Etats-Unis offrent cependant de véritables perspectives pour les nouveaux studios. La forte demande en jeux et la place moindre occupée par les grands noms du secteur donnent la possibilité à de petits éditeurs de tirer leur épingle du jeu. En pleine croissance, le domaine du jeu mobile possède donc toujours un potentiel économique certain.

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