L’aide à l’entrepreneuriat est-elle la seule réponse face au chômage ?

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Fin mai 2015, le taux de chômage était en légère hausse et concernait près de 10% de la population active et plus de 5,5 millions de personnes en métropole. Devenu une préoccupation majeure en France, le chômage inquiète tous les gouvernements successifs qui ont tenté de réfléchir aux moyens pouvant être mis en place afin d’endiguer ce fléau.

Des solutions, comme l’aide à la création d’entreprise, sont ainsi utilisées pour essayer d’y remédier. Aidées lors de la phase de création puis accompagnées lors de leur développement, les jeunes entreprises deviennent un rempart contre le chômage structurel. Mais s’agit-il vraiment de la solution la mieux adaptée pour faire diminuer le chômage ? Existe-t-il d’autres modes d’action plus aptes à freiner l’augmentation quasi constante de la courbe du chômage ?

Accompagner l’entrepreneuriat pour créer de l’emploi

Les entreprises sont essentielles pour créer du capital, de l’innovation et de la croissance. Il paraît donc logique de tenter de supprimer les freins au bon développement de l’entrepreneuriat sur le marché français afin de lutter contre le chômage. Cette analyse est pleinement partagée par le directeur général de la DGE (Direction Générale des Entreprises) Pascal Faure, l’un des ambassadeurs français des petites et des moyennes entreprises. En décembre 2014, lors de la conférence « Où va l’Etat ? » organisée par le Conseil d’Etat, il affirmait que « la vraie réponse contre le chômage, c’est l’aide à l’entrepreneuriat ». Pour cela, l’Etat a un rôle majeur à jouer, en améliorant la compétitivité des entreprises pour générer des embauches et en développant l’attractivité du territoire pour les sociétés étrangères.

Un moyen efficace pour lutter contre le chômage

Pascal Faure estime que l’Etat se doit d’accompagner les entreprises, qui reprennent tout juste leur essor après la crise de 2008-2009, afin de créer de l’emploi. Selon lui, les PME sont le premier gisement de création d’emplois : c’est donc en aidant à fonder des entreprises et à les développer que le chômage pourra diminuer. Il avance plusieurs mesures allant dans ce sens : alléger le fardeau administratif, généraliser l’accès au financement, simplifier les démarches de création d’entreprise ou encore moderniser le tissu industriel. En donnant la possibilité à un individu de devenir acteur de son propre avenir professionnel, c’est toute la collectivité qui bénéficie des avantages de son action personnelle. En l’occurrence, un projet d’ouverture d’entreprise, soutenu par l’Etat, permet de créer des postes et d’ouvrir des débouchés professionnels qui n’existaient pas jusqu’alors.

La solution de l’assurance-chômage

Mais la diminution du chômage passe également par d’autres biais que la création d’entreprises. Favoriser l’accompagnement des chômeurs semble être un moyen tout aussi pertinent pour avoir un réel impact sur la courbe du chômage, et permettre à des personnes sans emploi de réintégrer le marché du travail. En 2014, une étude menée par Johan Hombert, David Sraer, Antoinette Schoar et David Thesmar est revenue sur les conséquences du Plan d’Aide de Retour à l’Emploi (PARE), une mesure lancée en 2002. Ainsi, en fournissant une assurance-chômage aux personnes se lançant dans une nouvelle activité pour les trois années à venir, elle a permis de créer chaque année entre 9000 et 24000 emplois.

D’autres mesures contre le chômage de longue durée

Un accompagnement plus adapté des demandeurs d’emploi est au cœur du programme de 20 mesures contre le chômage proposé par le Ministre du Travail François Rebsamen en février 2015. Parmi les solutions avancées figurent notamment le renforcement de la qualité du diagnostic après une inscription à Pôle Emploi, le doublement du nombre de personnes bénéficiant d’un accompagnement intensif ou la mise en place de formations qualifiantes gratuites. Le plan prévoit de mener ainsi une lutte beaucoup plus large contre le chômage, en mobilisant notamment les collectivités locales. D’autres mesures, portées quant à elles par la loi Macron, allègent les restrictions qui pesaient jusqu’alors sur les créateurs d’entreprises. Parmi elles, on retiendra la protection de la résidence principale de l’entrepreneur qui ne peut plus être saisie par ses créanciers, le ‘suramortissement’’ des investissements effectués entre le 15 avril 2015 et le 14 avril 2016 à hauteur de 140%, l’abandon de la loi Hamon qui obligeait un dirigeant à informer ses salariés de la cessation de son activité au moins deux mois à l’avance, ou encore le développement des relations interentreprises.

L’aide à la création d’entreprise constitue un levier intéressant permettant d’influer positivement sur le taux de chômage. En plus de participer à l’éclosion d’idées nouvelles et d’avancées imaginatives, elle a un impact positif sur le marché de l’emploi français qu’elle contribue à renforcer et à diversifier. Alors oui, augmentons le nombre d’entrepreneurs ! Cependant, l’interventionnisme de l’Etat ne peut se limiter à cette seule action. Pour des résultats rapides et probants, plusieurs mesures drastiques et courageuses doivent être menées simultanément.

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