Burn-out des dirigeants : quels sont les chiffres ?

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Le burn-out touche toutes les catégories socio-professionnelles dont les dirigeants d’entreprise. Il peut mener à la dépression ou plus grave encore au suicide. Quels sont les symptômes et les causes de ce » mal du siècle » ? Dans quelle mesure touche-t-il les entrepreneurs ? Comment y remédier ?

Qu’est-ce que le burn-out ?

Il s’agit d’un épuisement professionnel. Il se traduit par des troubles physiques : mal de dos, douleurs au ventre, palpitations, perte de sommeil. Des troubles émotionnels et intellectuels apparaissent également : la personne devient irritable, elle peine à prendre des décisions, elle rumine et se questionne.

Paradoxalement, alors qu’on entend bien souvent dans les médias parler des success stories de l’entrepreneuriat, on parle beaucoup moins du burn-out dans le monde des dirigeants d’entreprise. Les entrepreneurs, sur qui reposent nombre de responsabilités et soucis, travaillent bien souvent plus de 50 heures par semaine. Ils ont peu de temps pour se ressourcer et peuvent être atteints de ce mal.

En voici les causes les plus fréquentes :

  • un carnet de commandes qui peine à se remplir
  • des soucis de trésorerie ou avec le fisc
  • une charge de travail trop importante
  • la solitude du pouvoir et des responsabilités
  • la lassitude de rencontrer les mêmes problèmes et ce principalement pour les TPE et les PME
  • des problèmes de management des équipes
  • un sentiment de déception vis à vis des collaborateurs qui ne répondent pas toujours aux attentes et objectifs.

Quelles sont les données statistiques ?

Selon une étude récente réalisée par Olivier Torrès, créateur de l’observatoire Amarok, organisme spécialisé dans l’étude de la santé des dirigeants, 17 % des patrons seraient en danger.  Avant la crise de la COVID-19, 17,5 % des dirigeants de TPE-PME étaient concernés, soit environ 560 000 dirigeants. Les facteurs de risque diffèrent entre le salariat et l’entrepreneuriat. S’il n’est pas détecté dès les premiers signes, l’épuisement professionnel (physique, émotionnel et mental) peut conduire à une rupture physique (maladies cardio-vasculaires, cancers, paralysies…) conduisant à une incapacité de travail. Le risque est aujourd’hui à prendre en considération même par rapport aux autres catégories socio-professionnelles (un salarié sur 5 souffre de stress, ndlr) mais il existe.

« Le dirigeant est le moteur de l’entreprise. Le jour où il est épuisé c’est toute l’entreprise et ses salariés qui sont en danger. Cette posture est exigeante, plus encore en période de confinement. C’est pourquoi, prévenir le burn-out des dirigeants et les accompagner à remonter la pente c’est à la fois protéger des vies humaines mais aussi sauvegarder le tissu entrepreneurial français dont nous avons besoin et sommes fiers. » déclare Stéphane Junique, Président d’Harmonie Mutuelle.

Néanmoins, être dirigeant protège du sentiment de dévalorisation de soi-même, une des causes courantes du burn-out chez les autres catégories socio-professionnelles.

Une autre source indique que 20% des patrons sont confrontés à une surcharge de travail qu’ils réalisent de manière compulsive. En outre, un suicide tous les 2 jours concerne un patron de PME, un artisan, un commerçant ou un agriculteur. Si les chiffres semblent alarmants, il faut néanmoins rester prudent. Le sujet demeure quelque peu tabou et les résultats obtenus ne reflètent sans doute que partiellement l’ampleur du problème.

Quelles sont les solutions pour éviter le burn-out ?

  • Le dirigeant peut tenter une approche managériale différente au sein de son entreprise en privilégiant des relations de confiance et le dialogue avec les employés. 
  • Parler de ses soucis avec des confrères, les représentants des syndicats patronaux (Medef, la CGPME et l’UPA), les associations et le recours à des psychologues se révèlent très souvent des solutions bénéfiques.
  • Pour éviter le surmenage dû au manque de sommeil, l’entrepreneur peut prendre l’habitude de faire des micro-siestes qui permettent de récupérer. 
  • Savoir s’arrêter, reprendre une activité sportive et surtout garder du temps libre pour soi est indispensable.
  • Enfin évoquons le rôle préventif de la famille qui peut protéger de tout excès, de toute dérive et apporter du réconfort.

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