Nicolas Seignolle est co-fondateur de MYevent, une marketplace d’événementiel qui ubérise l’évènementiel en permettant l’organisation d’évènements sans intermédiaire. Portrait d’un entrepreneur chaleureux, passionné et multi-compétent.
« En 2006, j’ai failli être commissaire de police mais finalement, je me retrouve à servir le café chaque matin à la dream team de ma boîte (rires) ». Parfois, l’entrepreneuriat tombe sur soi et on y prend goût. C’est ce qui est arrivé à Nicolas Seignolle, 38 ans et président-cofondateur de MYevent, une agence d’évènementiel 3.0. Qui aurait cru qu’en 2016, Nicolas enverrait son 1er dossier de presse ! Après cinq années passées à l’université pour apprendre l’audit et le contrôle de gestion, le futur entrepreneur travaille dans un cabinet d’audit financier jusqu’en 2005. C’est là qu’il décide de préparer le concours de commissaire de police durant un an. Mais finalement, en septembre 2006, au hasard des rencontres, il est embauché en tant que directeur financier et administratif (DAF) chez Profirst, une société internationale d’événementiel. Pendant près de 10 ans, il y acquiert une expertise solide comme il explique : « Mon poste de DAF chez Profirst était pour ainsi dire très opérationnel. Un jour, j’étais en train de coordonner des hôtesses ou la sécurité et un autre en train de rédiger des business plans (rires) ! » .
MYevent ou l’événementiel en « Do It Yourself »
Parallèlement à ce nouveau boulot, lui vient le déclic de l’entrepreneuriat. Il démarre l’aventure avec un autre Nicolas. L’un est opérationnel, l’autre le financier. C’était en 2011. Constatant la difficulté de trouver et louer des lieux à des prix raisonnables pour organiser des événements, ils réfléchissent à une solution à ce problème. L’entrepreneur précise : « En général, l’organisateur d’évènement a deux possibilités. Soit il cherche sur internet ou dans des annuaires ses lieux et ses prestataires. Mais il passe beaucoup de temps sans avoir de certitude sur la qualité des prestations. Soit il contacte une agence évènementielle intermédiaire, mais souvent le budget bloque. »
Adepte du « Do It yourself » et des circuits courts en général, Nicolas Seignolle se lance donc le défi de créer une plateforme permettant de trouver, contacter et réserver un lieu en un temps record et pour un budget jusqu’à 30% plus faible que celui du marché. MYevent est né. Les organisateurs traitent directement avec les propriétaires des salles et avec des « prestataires de confiance » . La société met chaque semaine à disposition de nouveaux lieux pour organiser des événements. « Avec mon équipe, on s’est donc attelé à créer une plateforme web interactive censée permettre à un stagiaire d’entreprise d’organiser un événement professionnel de qualité », explique l’entrepreneur.
Une erreur évitable au démarrage
Financé en « love money » et grâce au soutien financier d’une autre agence événementielle, le projet prend forme au fil des mois. Mais le dirigeant ne cache pas les difficultés rencontrées au démarrage. Notamment une en particulier : « Nous avons commis une erreur impardonnable. La version 1 du site a été désignée et développée jusqu’au bout. Ce développement a demandé énormément de temps. Au final, le site était très beau et très réussi mais trop compliqué à utiliser. Les utilisateurs le quittaient rapidement. On aurait dû faire comme Facebook. Le réseau social a débuté avec très peu de fonctionnalités. Elles ont été rajoutées au fur et à mesure. »
L’entrepreneuriat, « un bel exercice de style »
Mais Nicolas Seignolle sait relativiser face aux défis de l’entrepreneuriat. Selon lui, créer et diriger une entreprise s’apparente à « un bel exercice de style ». Il faut être « funambule » pour sortir des situations compliquées, « fakir » pour prendre les bonnes décisions – même si elles sont douloureuses au début – et « éclaireur » pour savoir guider ses équipes. « Et puis, ajoute l’entrepreneur, il faut savoir agir vite et bien. C’est le quotidien. C’est comparable au parachutisme, un sport que je pratique depuis un certain nombre d’années. Lors d’un saut un jour, j’ai fait une mauvaise ouverture de mon parachute, avec une autorotation. Il a fallu passer à l’action très rapidement pour m’en sortir ! ».
Visite virtuelle et développement à l’international
Aujourd’hui, les bases de MYevent sont construites mais Nicolas Seignolle aspire à développer la plateforme. L’équipe vient de faire l’acquisition d’une caméra qui permet de faire des visites virtuelles. Sur la partie commerciale, le dirigeant prévoit un déploiement de l’activité en région PACA mais aussi à l’international. Des offres à Londres, Milan et Rome, Bruxelles, Madrid et Barcelone seront lancées à l’horizon 2017. Ce développement se fera grâce à une levée de fonds selon l’entrepreneur qui conclut avec un conseil : « Je recommande de bien connaître le secteur dans lequel on souhaite se lancer. L’entrepreneur aura déjà un avantage, celui de connaitre les besoins des clients. Il faut être aware en permanence car le diable est dans les détails ! »