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Comment utiliser l’échec pour avancer dans votre aventure entrepreneuriale ?

La vie entrepreneuriale n’est pas un long fleuve tranquille. Tout entrepreneur connaît forcément à un moment ou à un autre de cette expérience passionnante, l’échec. Cette situation fait peur, mais c’est l’une des règles du jeu, annoncées dès le départ. Des moyens de communication peu efficaces, l’absence de clients, un modèle économique fragile, une mauvaise mise en valeur de son offre, un environnement de travail fermé et peu réceptif, autant de causes qui peuvent entraîner le naufrage d’une entreprise. Certains baissent les bras en considérant cette étape comme un défi impossible à surmonter. Voici quelques conseils pour utiliser l’échec comme un tremplin pour rebondir.

Une réalité optimiste

Selon Thierry Millon, directeur des études Altares : « Le premier semestre 2020 restera dans les annales de l’accompagnement de l’entreprise en difficulté. Moins de 17 000 entreprises ont fait l’objet d’une procédure collective à mi année. Il faut remonter à plus de trente ans pour trouver un nombre aussi faible. Ces chiffres paraissent pourtant invraisemblables au regard de la force de la crise. En réalité, c’est l’aménagement des textes réglementaires qui a permis cette étonnante résistance des entreprises.
Sans cette adaptation du droit et l’aide des pouvoirs publics, des dizaines de milliers d’entreprises seraient tombées dès ce 2ème trimestre, beaucoup disposant de moins de trente jours de liquidité pour faire face aux dépenses immédiates. » Il ajoute « Qu’elles soient de petite ou de grande taille, toutes les entreprises rencontrent l’épreuve de la pandémie de Covid-19.

Tous les totems, toutes les certitudes sont tombés.


En ce début d’été, les scénarios économiques offrent encore un large éventail de possibilités de modalités de reprise. Toutefois, loin des tsunamis rabâchés à l’envi depuis plus de quatre mois, et malgré l’ampleur de la crise, les entreprises ont tenu. Les pouvoirs publics français, mais également leurs homologues européens, ont mis en place des mesures d’accompagnement fortes visant d’une part à protéger les entreprises de la faillite et d’autre part à soutenir leur trésorerie pendant le confinement pour préparer la sortie et le redémarrage…
Mais alors quelles projections pour le second semestre ? Depuis quatre ans, le deuxième semestre comptabilise en moyenne 25 000 défaillances d’entreprises ; ce nombre avait franchi la barre des 30 000 en 2009 et 2013. Il est probable que ce plafond soit largement dépassé. Nombre des 10 000 entreprises préservées artificiellement de la défaillance sur le 1er semestre pourraient venir gonfler les chiffres du second semestre. Cependant, nos entreprises ont su montrer jusque-là qu’elles savaient résister. Ne sous-estimons pas leur capacité à passer le cap et déjouer les pronostics de fin du monde, à la faveur d’une reprise plus dynamique qu’attendue, déjà perçue dans certains secteurs. »

Accepter et analyser votre échec

Afin de tourner la page et se lancer dans une nouvelle aventure, la première étape est avant tout d’accepter l’échec. Restez dans une sorte de mal-être et dans le déni, avec votre frustration et votre colère ne donnera rien de bon. Le simple fait d’admettre que vous avez échoué et de mettre des paroles sur cette situation vous permettra d’en cerner les problèmes et d’avancer, en oubliant le sentiment de honte qui vous accompagne.

Tout en digérant vos erreurs, il vous faut aussi les analyser afin de passer à autre chose. Cela permet de ne plus commettre les mêmes erreurs. En vous  concentrant calmement sur les éléments qui ont pu provoquer cette circonstance et en notant le film des évènements par exemple la mise en place de produits ou services qui n’étaient pas en adéquation avec votre secteur d’activité, vous en tirez des conclusions constructives. Dites-vous également que cette épreuve est une occasion de rebondir et de progresser dans vos projets. Se confronter à l’échec reste avant tout un apprentissage pour l’avenir.

Se nourrir des échecs célèbres, mais formateurs

Dites vous que vous n’êtes pas le seul ou la seule à franchir ce moment délicat. Nombreux sont les entrepreneurs célèbres qui ont traversé des échecs retentissants avant de parvenir au sommet et de connaître le succès. James Dyson, le créateur de la société Dyson, spécialisée dans l’électroménager et notamment dans les aspirateurs, a subi le recalage de plus de ses 5126 prototypes avant de réaliser son produit final. Un début chaotique, mais pourtant en 2017, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires record de 3,5 milliards de livres.

Marc Simoncini, fondateur de Meetic, le fameux site de rencontre, numéro un en Europe a tenté de se lancer dans le business de la montagne en lançant une dameuse «Made in France» en 2010 (véhicule conçu pour améliorer la qualité de la neige pour la pratique du ski ou du snowboard, ndlr). Il a ouvert une usine pour démarrer la production. Mais face à l’absence de clients, l’entrepreneur a abandonné son affaire en 2015, perdant pour l’occasion, sept millions d’euros.

Pourtant, il ne sait pas laisser abattre en lançant de nouveaux projets, comme Sensee, groupe d’optique en ligne proposant des lunettes et des montures à prix cassé. Mis au placard d’Apple en 1985, Steve Jobs, son cofondateur, décide de fonder NeXT, une entreprise d’informatique qui connaîtra le succès et sera rachetée onze ans plus tard par la marque à la pomme, permettant à celui-ci de revenir aux manettes.

Briser l’isolement en demandant de l’aide

Difficile pour vous de devoir remonter la pente après un échec et repartir avec enthousiasme vers une aventure dangereuse, mais passionnante. Des associations ont vu progressivement le jour pour venir en aide aux entrepreneurs affectés par ces périodes difficiles comme Second Souffle et le Portail du Rebond des Entrepreneurs. La première créée en juillet 2010 par  Guillaume Bourdon se compose de responsables d’entreprises, d’élus locaux, de salariés et de bénévoles. L’organisation se donne pour mission de lutter contre la marginalisation des entrepreneurs qui ont subi un échec et les encourage à se lancer vers un emploi salarié ou une nouvelle activité. Des ateliers et des séances de coaching sont ainsi proposés chaque semaine pour reprendre confiance et développer son réseau.

Des conférences et des journées spéciales sont également organisées comme « 24 h pour rebondir » permettant aux chefs d’entreprise avec un projet entrepreneurial d’échanger et de partager leur expérience avec d’autres intervenants. La seconde est un GIA (Groupement d’Intérêt Associatif, ndlr) qui regroupe six associations dont fait partie Second Souffle. Il propose une plateforme qui guide les entrepreneurs selon leurs besoins vers des établissements associatifs adaptés : pour cela, vous avez juste besoin de répondre à un questionnaire.

Ces divers conseils vous seront profitables pour rebondir dans votre vie entrepreneuriale et vous épanouir avec la mise en œuvre d’une nouvelle entreprise ou d’un projet original. Notamment mis en valeur aux États-Unis, l’échec est la plupart du temps considéré dans l’Hexagone comme quelque chose d’opposé à la réussite et est de manière peu fréquente considérée comme une expérience profitable. Les mentalités évoluent néanmoins avec l’apparition de conférences sur le modèle des FailCon américaines, ces évènements où des personnalités viennent partager leurs échecs.

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