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3 start-up qui ont levé des fonds sans business model

La levée de fonds est une phase particulièrement délicate dans le processus de croissance d’une start-up. Elle implique une capacité à convaincre les investisseurs potentiels sur la pérennité et la rentabilité du projet. La présentation d’un business model est plus que recommandée. Néanmoins toute règle a ses exceptions. Zoom sur ces start-up qui ont levé des fonds sans ce document essentiel.

Petit rappel : qu’est-ce qu’un business model ?

C’est tout simplement le cœur du projet ! L’idée, produit ou service, qui lui permet de générer des profits. Il fait généralement l’objet d’un document de synthèse qui présente la logique globale de l’entreprise et le détail du processus de création de valeur. Concis, précis et percutant, il répond à une seule question : comment l’entreprise va gagner de l’argent !

GuestToGuest

GuestToGuest constitue à la base un réseau social conçu par 22 familles européennes pour passer des vacances à moindre coût en échangeant leur maison gratuitement. L’application séduit par sa simplicité et sa gratuité. Le succès du réseau attire les investisseurs sans que son fondateur, Emmanuel Arnaud, n’ait pour le moment présenté un business model rémunérateur. Ce dernier admet se concentrer sur la création d’un réseau de millions d’utilisateurs qui à terme pourrait générer des revenus. Cela n’a pourtant pas constitué un obstacle à la première levée de fonds de GuestToGuest qui au printemps 2015 parvient à lever 4M€ auprès de la MAIF après les 1M€ levés en juin 2014.

Stootie

Lancée en juin 2012, Stootie, la start-up pionnière des services entre particuliers géolocalisé s’impose aujourd’hui grâce à ses 370.000 utilisateurs comme le leader français des applications collaboratives de services. Malgré un business model qualifié de projectif par son créateur Jean-Jacques Arnal qui admet que les axes de monétisations restent à définir précisément, Stootie parvient à séduire les investisseurs. Sans aucun chiffre d’affaires enregistré ni prévisible, la start-up parvient en 2014 à lever 420.000 euros puis 1,2 M€ en avril 2015.

Snapchat

Snapchat est à l’origine en 2011 un projet d’étude. Deux étudiants de l’université Stanford, Evan Spiegel et Bobby Murphy ont développé le concept sur une idée de Franck Reginald Brown. L’application permet le partage temporaire de photos et de vidéos. Chaque envoi n’est en effet visible par son destinataire que durant un court laps de temps d’une à dix secondes. Le service, totalement gratuit, séduit rapidement des millions d’utilisateurs. Les investisseurs et les offres de rachat se bousculent à partir de 2013. En 2015, Snapchat est valorisé à hauteur de 20 milliards de dollars et son business model se fait toujours attendre.

Il est possible de réussir, même d’atteindre le sommet dans le cas de notre dernier exemple, sans business model initial. On remarquera néanmoins que ces exemples sont tous issus de l’économie numérique. Il est légitime de se demander si cette dernière ne constitue pas un business model implicite, aux contours certes diffus mais bien réels, qui permet aux idées les plus brillantes de s’affranchir des règles classiques de l’entrepreneuriat. Cette absence de business model au sein de l’économie numérique a néanmoins pour corolaire la création de géants aux pieds d’argile. Une source de création de bulles plus ou moins spéculatives qui pourraient éclater à tout moment avec des conséquences graves pour l’économie mondiale.

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