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Rentrée : ces entreprises à l’assaut du marché des fournitures scolaires

Le lundi 3 septembre fut le grand jour pour reprendre le chemin de l’école pour un peu plus de 12,4 millions d’élèves, collégiens et lycéens. L’occasion de sortir son sac, ses cahiers, ses stylos ou sa calculatrice. Chaque année, la rentrée scolaire est observée par un certain nombre d’entreprises notamment celle de la papeterie et de l’écriture. D’autres sociétés cherchent à faire de ce moment clé de l’année, un vecteur de promotion et de commerce, via des produits pratiques et novateurs. Zoom sur quelques-unes d’entre elles.

L’éducation pèse lourd en France. En 2016, le pays a consacré environ 150 milliards d’euros à son système éducatif, soit 6,7 % du PIB, selon une note d’information publiée en décembre 2017 par le  ministère de l’Éducation nationale. Quant à la filière française des EdTech , ces start-up dotées d’un savoir-faire technologique au service de la connaissance, l’apprentissage et la transmission, elle représente plus de 89 millions d’euros en 2017, d’après une étude réalisée par le cabinet Deloitte (groupe d’expertise comptable anglo-saxon, ndlr) pour la Caisse des Dépôts. Au niveau du marché des fournitures scolaires dans l’Hexagone, 600 millions d’euros de chiffres d’affaires ont été enregistrés pour la rentrée 2017, selon un bilan de GfK (Gesellschaft für Konsumforschung, société pour la recherche sur la consommation en français, institut d’études de marché allemande, ndlr). Plusieurs entreprises s’acheminent vers ce troisième secteur pour proposer leurs produits, différents de la concurrence.

Reversible et sa gamme de fournitures recyclés

Créée en 2006 par Jean-Marc et Marie Imberton, l’entreprise lyonnaise Reversible propose une solution innovante et écologique, celle de fabriquer des sacs, des accessoires et des objets design comme des luminaires en récupérant de nombreux matériaux usagés. Sols vinyles, gazons synthétiques des terrains de sport, bâches publicitaires en PVC (polychlorure de vinyle, matière plastique,  ndlr), tissus de parapentes et d’airbag, affichages en maille ou encore emballages en verre, plus de dix matériels qui reprennent une seconde vie grâce à la société. Les productions sont effectuées par des ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail, structure permettant aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité, ndlr) ou par des ateliers favorisant la réinsertion. Pour la rentrée 2018, elle propose une gamme de sacoche, de cartable et de trousses. Un simple sac de transport de grains de café venu du Brésil ou du Nicaragua peut ainsi se transformer en besace ou trousse d’écolier. Un ballon de basket devient un petit sac pour entreposer des objets du quotidien tandis qu’un sol vinyle marron se métamorphose en cartable ou en porte-documents élégant. Le prix varie de 12 à 148 euros selon son type de produit. Ce modèle d’économie circulaire et écologique a séduit un certain nombre d’entreprises comme l’enseigne de magasins Nature & découverte, la banque BNP Paribas, la chaîne de télévision Canal + et WWF (World Wide Fund for Nature, Fonds mondial pour la nature en français, organisation non gouvernementale internationale, dédiée à la protection de l’environnement, ndlr).

NumWorks et sa calculatrice française

Concurrencer sur le marché français, le japonais Casio et l’américain Texas Instrument, les deux géants internationaux des calculatrices graphiques. C’est l’ambition que la start-up tricolore NumWorks de Romain Goyet, passé par Apple, s’est fixée depuis sa création en 2016. Visant les lycéens, sa machine de calcul scientifique dispose de vingt heures d’autonomie, de 262 144 couleurs pour une qualité d’image optimale et pèse 167 grammes pour dix millimètres d’épaisseur, faisant d’elle la plus légère et la plus fine au monde. Son autre particularité est qu’elle est la seule aujourd’hui à intégrer l’application Python, un langage de programmation puissant et grandement apprécié par les développeurs. Le dispositif intègre également différentes fonctionnalités mathématiques comme les probabilités, les équations et les statistiques. Depuis son lancement sur le marché à l’été 2017, la calculatrice s’est imposée chez plusieurs milliers de lycéens et continue sur sa lancée pour la rentrée 2018, avec d’importantes recommandations de professeurs auprès de leurs élèves pour qu’ils se la procurent. Le ministère de l’Éducation nationale l’a même autorisée aux examens de l’enseignement scolaire. Son succès vient également de la mise en place d’une communauté d’utilisateurs enseignants qui disposent de ressources pédagogiques et d’un contact privilégié avec la start-up pour poser leurs questions ou soumettre leurs idées. Pour se la procurer, il faut débourser 79,99 euros.

Kraft Cie et ses blouses d’écoliers Made in France

La blouse fait son retour dans plusieurs écoles dans l’Hexagone. Lancée en 2009 par Karine Peyre de Fabrègues, la marque Blouses & Tabliers créer ses propres modèles de tabliers et uniformes professionnels via la société Kraft Cie qui prend également en charge Macopat, un atelier de confection. Ses blouses pour écoliers représentent 80 % de son activité. Made in France, les matières utilisées sont généralement recyclées et biologiques. Disposant d’un large choix de coloris et de tissus, les vêtements sont confectionnés à la demande et vendus entre 25 et 30 euros. Chaque établissement scolaire peut ainsi choisir des créations personnalisées, mais également des parents via une plateforme d’achat. L’entreprise vend trente mille blouses par an pour une quinzaine d’écoles sur le territoire français. La réussite de Blouses & Tabliers semble se confirmer en cette rentrée scolaire 2018 puisque selon le site web de la société, les délais de livraison sont retardés courant septembre à la suite d’un afflux important de commandes.

Ces entreprises françaises cherchent à transformer le marché des fournitures scolaires, avec leurs produits. Des institutions et des personnalités désirent également s’impliquer dans les EdTech. Mais ces trois cent soixante-cinq start-up passent difficilement le cap au niveau des levées de fonds face aux entreprises américaines qui ont récolté 8,55 milliards d’euros entre 2013 et 2017. Pour mettre en lumière et faire émerger les projets de ces sociétés tricolores et européennes de l’éducation, Educapital a vu le jour en novembre 2017. Fonds d’investissement crée par deux femmes d’expérience, Marie-Christine Levet, figure pionnière de l’Internet dans l’Hexagone et Litzie Maarek, spécialisée dans la finance et l’investissement, il a réuni 47 millions d’euros pour accompagner quatre à cinq jeunes pousses par an. Les dirigeantes ont notamment plébiscité cette année, AppScho, application mobile pour l’intranet des établissements supérieurs et dans Magic Makers, structure qui propose des cours de code informatique pour les enfants, avec respectivement un financement de 1,1 million et 3 millions d’euros.

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