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Gérer les absences des salariés

On constate un niveau record de l’absentéisme maladie avec 50 % de salariés arrêtés au moins une fois cette année. Les conséquences sont pléthores et notamment financières. Elles représentent des enjeux considérables pour les entreprises : le coût moyen annuel de l’absentéisme au travail en France est estimé à 25 milliards d’euros, soit environ 3 500 euros annuels par salarié ou environ 7% de la masse salariale. A titre individuel, chaque collaborateur s’absente en moyenne 17,2 jours par an. Focus sur la situation, les causes et les solutions des absences des salariés.

Le 8ème baromètre Absentéisme réalisé par l’IFOP pour Malakoff Humanis auprès de 2 000 salariés, 403 dirigeants d’entreprises ou DRH du secteur privé et 200 médecins traitants (généralistes libéraux) : une étude riche d’enseignements qui révèle un niveau record de l’absentéisme maladie et l’importance de la prévention, notamment par la détection des signes avant-coureurs.

Un niveau record d’absences des salariés

On constate un niveau record de l’absentéisme maladie avec 50 % de salariés arrêtés au moins une fois cette année. Un autre indicateur se dégrade : l’état de santé des salariés avec moins de la moitié (48 %) qui estime avoir à la fois un bon état de santé mentale et physique, soit une baisse de 6 points par rapport à 2022. Le nombre moyen de jours prescrits dans le cadre d’un arrêt long (plus d’un mois) augmente également avec 111 jours en 2023 contre 97 en 2022.

Les raisons des absences

Toutes durées confondues, la maladie ordinaire reste le premier motif des arrêts maladie. C’est également le motif qui affiche la plus forte progression cette année (28 % vs 21 % en 2022). Viennent ensuite le Covid (17 %), les troubles psychologiques (15 %) et les troubles musculo-squelettiques (13 %).

Pour les arrêts longs, ce sont les troubles psychologiques qui entraînent les arrêts : ces derniers ont triplé en l’espace de trois ans atteignant 32 % vs 14 % en 2020. Selon les salariés, ces arrêts sont avant tout liés au travail, que ce soit l’environnement de travail ou les pratiques managériales, ce qui incite à se pencher sur les conditions de travail et la qualité de vie au travail.

Le taux d’absentéisme en hausse chez les jeunes et les managers

Les jeunes et les managers. 52 % des 18-34 ans ont été arrêtés deux fois ou plus, soit une augmentation de 10 points. Quant aux managers, 53 % se sont vu prescrire un arrêt de travail. Ces derniers sont doublement concernés puisqu’ils doivent gérer l’absentéisme de leurs collaborateurs. 60 % déclarent ainsi qu’ils seraient preneurs de formation pour prévenir l’absentéisme, ce qui nous conforte dans les dispositifs d’accompagnement que nous proposons à nos entreprises clientes.

 Le taux d’absentéisme en hausse

Cette hausse touche l’ensemble des secteurs d’activité. Celle-ci peut rendre plus difficile la pérennisation des actions mises en place (management parfois à distance, multiplicité des sites).

Il est à constater que le secteur de la santé est le plus touché (5.62%). En effet, les salariés étant soumis à de fortes contraintes organisationnelles, physiques et psychiques.

L’écart du taux des absences des salariés entre les femmes et les hommes demeure important, avec des niveaux respectifs de 5,73% et 3,83%. On retrouve une répartition de l’absentéisme. Celle-ci croît avec l’âge des salariés (2.48% chez les 25 ans et moins, jusqu’à 7.40% chez les 56 ans et plus).

Cartographie de l’absentéisme dans ses grandes lignes

Si 52% des collaborateurs sont toujours présents à leur poste de travail, les absences augmentent depuis plusieurs années dans toutes les régions de France. A l’instar du bâtiment ou de l’industrie, le secteur des services s’avère plus touché notamment dans le domaine des transports et des activités des banques et des assurances. Le phénomène concerne toutes les entreprises quelle que soit leur taille, et toutes les catégories de salariés même si les cadres sont meilleurs élèves. On évoque parmi les principaux motifs la maladie, mise en corrélation avec l’âge, puis les conditions et la charge de travail.

Organiser l’entreprise en cas d’absences des salariés

Au préalable, il convient de noter que l’on distingue différents types d’absences, à savoir celles justifiées (congés payés, formation et maladie), de celles qui ne le sont pas.

Si l’entreprise peut anticiper les congés payés et les accorder à des périodes plus creuses en termes d’activité, il s’avère plus difficile de s’organiser dans les autres situations. En effet, dans la majorité des cas où l’absence est imprévisible, soit la charge de travail est affectée à un ou plusieurs autres collaborateurs et nécessite souvent des heures supplémentaires, soit aucun remplacement n’est mis en place et le retard accumulé doit être comblé au retour du salarié.

Loin d’avoir un remède miracle, l’employeur doit cependant apporter la solution appropriée pour limiter les retards trop importants. Pour cela, c’est bien à lui d’organiser le travail, en priorisant les tâches. Bien que souvent négligée, cette notion est très importante car elle évite de trop se décharger sur le personnel présent. Elle réduit ainsi les risques de stress voire les effets boule de neige par exemple. De plus, pour les mêmes raisons, il doit se préoccuper d’envisager et de mettre en place un recrutement temporaire via le recours à un CDD ou un intérimaire, particulièrement si l’absence s’avère de longue durée. Aussi, pour toutes ces problématiques d’organisation, il est nécessaire de comprendre la raison des absences.

En cas de manquement, l’employeur peut mettre en demeure le salarié en cause de s’expliquer mais également de revenir à son poste. De plus, si ces absences des salariés revêtent un caractère avéré et répétitif, il est possible d’engager une procédure disciplinaire en vue de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement.

Pour chacune de ces étapes, l’employeur doit toutefois veiller à bien respecter le cadre réglementaire qui entoure la démarche.

Se doter d’une vision à long terme

Si les absences déstabilisent l’entreprise et sont donc nuisibles à son bon fonctionnement, l’employeur doit cependant être capable de les suivre et de les analyser dans le temps. Aujourd’hui encore, trop d’organisations n’ont pas conscience de ces enjeux. En effet, cette vigilance apportée au taux d’absentéisme permet notamment de détecter des problèmes plus profonds si celui-ci augmente ou s’avère particulièrement haut.

L’employeur doit donc avoir cette visibilité pour être capable d’en analyser les causes et pour pouvoir mettre en place des actions correctives, particulièrement si les motifs concernent les conditions et la charge de travail. Par exemple, l’entreprise peut favoriser la polyvalence de ses collaborateurs, améliorer l’ergonomie des postes de travail, adopter une attitude de valorisation des compétences ou encore développer certaines activités liées au bien-être comme la sieste. Enfin, de la même façon que l’on contrôle le taux d’absentéisme, il est nécessaire de mesurer l’efficacité des actions mises en œuvre.

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