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Start-Up

Filib’ rend la gestion de patrimoine accessible à tous

À 53 ans, Nicolas Schimel a quitté le monde de la finance pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Enfin, presque. Il est, aujourd’hui, à la tête de Filib’, un service né de la FinTech. Avec son associé, Sébastien Foret, ils entendent bien démocratiser la gestion de patrimoine pour la rendre accessible au plus grand nombre.

« Il y a urgence à agir », martèle Nicolas Schimel. « Du côté des banques, c’est mort. Le conseil de proximité, c’est terminé. » Il faut bien l’avouer, les établissements bancaires se montrent de plus en plus frileux en matière de prêts. Quant à l’investissement privé, là encore, la tendance n’est pas au beau fixe. « L’optimisation financière, c’est permettre aux gens de prendre des risques mesurés, le réflexe de l’investissement sécuritaire étant devenu stérile », poursuit le cofondateur de Filib’. À l’inverse de la plupart des FinTech, orientées BtoBtoC, le service se destine exclusivement aux consommateurs finaux, en combinant technologie et savoir-faire de professionnels indépendants. Sa mission : rendre accessible au plus grand nombre la gestion de patrimoine, dont les techniques permettent d’augmenter ses ressources financières.

Entre finance et entrepreneuriat

« Filib’ », l’alliance de la « finance » et de la « liberté ». Avant d’endosser le statut de l’entrepreneur, Nicolas Schimel est, lui-même, un financier. Ancien président de l’UFF Banque (Union Financière de France spécialisée dans la gestion de patrimoine, ndlr) et ex-Directeur général d’Aviva France, il aura passé près de trente ans de sa vie dans le secteur de la finance. La fibre entrepreneuriale lui vient au bout de vingt ans, après avoir travaillé au sein de grands groupes comme Allianz ou Generali.

Attiré par la liberté de création, il réfléchit à une idée de projet en 2008. « A cette époque-là, j’étais seul pour porter mon projet. Je tournais plus en rond que je n’avançais », confie-t-il. De là, Nicolas Schimel en tire un premier enseignement : si, un jour, il est amené à monter une entreprise, il ne le fera pas seul. « L’isolement est une très mauvaise idée et le risque demeure que ses points faibles coulent la réussite liée à ses points forts. » En juillet 2017, lorsqu’il se penche sur le projet de Filib’, il cherche ainsi très vite un associé. Sébastien Foret, ancien président de Howtank, accepte de le rejoindre dans l’aventure. « Il a un profil différent du mien, ce qui permet une vraie complémentarité en termes de compétences », précise le cofondateur. En octobre suivant, l’entreprise est créée.

Tester tôt son marché

Pour voir comment le service est accueilli sur le marché, les deux associés lancent une version pilote, qui leur permettra par la suite d’améliorer leur offre. Le fameux « proof of concept » (« preuve du concept », en français, ndlr). « Il faut se confronter le plus vite possible à son marché, même si le produit n’est pas parfait », recommande Nicolas Schimel. Quelques visiteurs, puis clients, adhérent alors petit à petit au service. Et après cinq mois de pilote en conditions réelles, ils lancent, début juin, la version grand public de leur plateforme.

« L’optimisation financière peut faire gagner entre 400 et 800 euros par mois, voire plus, à 20 % de la population », affirme le dirigeant de Filib’. Que l’on parle d’immobilier, de protection sociale, de rémunération de l’entrepreneur (puisqu’ils s’adressent également aux dirigeants, ndlr) ou encore de départ à la retraite, prendre la bonne option, faire jouer la concurrence ou corriger d’éventuelles erreurs « permet d’enregistrer un gain et, bien souvent, sans investir de l’argent ». Pour faire le test, il suffit de réserver l’une des prestations présentées sur le site ou de demander une étude sur-mesure, de choisir son prestataire parmi les soixante spécialistes indépendants puis de prendre rendez-vous directement en ligne, un peu à la manière de Doctolib. Et si la promesse annoncée n’est pas tenue, d’après le cofondateur, la prestation ne sera pas facturée.

« Sky is the limit »

« Lorsqu’on est entrepreneur, on ne s’arrête jamais vraiment de travailler, du moins de penser à son projet », lance le dirigeant. Il n’est pas nécessairement question de « fatigue physique mais mentale ». Pour garder du recul, il préconise de s’accorder régulièrement des moments de détente et de faire du sport.

Mais, si se lancer dans l’aventure comporte son lot de difficultés, pour lui, les moyens technologiques mis à notre disposition facilitent la création d’entreprise. « Entreprendre en 2018 est devenu beaucoup plus accessible qu’il y a une dizaine d’années, assure Nicolas Schimel, avant d’enchaîner : La boîte à outils est plus complète avec du marketing, de la prospection… On ne se rend pas toujours compte qu’avec peu de moyens, il est possible de faire quelque chose d’extraordinaire. »

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