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Des expressions anciennes à la mode

Small is beautiful, ce qui est petit est beau, moins c’est mieux … Bien qu’elles aient été reprises et détournées avec brio par l’industrie, ces expressions ont pour origine, l’ouvrage de l’économiste britannique Schumacher, publié il y a 30 ans. 

Une collection d’essais qui mérite d’être lue ou relue pour comprendre le mécanisme de développement des sociétés industrialisées, les difficultés auxquelles elles doivent faire face aujourd’hui et les pistes de sortie « durable » de la crise. 

Le sous-titre, A Study Of Economics As If People Mattered ou L’économie dans laquelle le peuple a droit de cité est le principe de base des pistes proposées par Schumacher. 

Un effet durable du protectionnisme de l’industrie technologique ?

Si la sauvegarde des emplois industriels par relocalisation douloureuse et négociations à huis clos avec les multinationales semblent être la pilule miracle anti-crise, il peut être utile de se demander combien de temps ce protectionnisme concentré sur l’industrie technologique fera effet.

Nul ne peut le dire. Face à cette incertitude, ne devrions-nous pas prendre le temps de reconsidérer l’importance de la production industrielle dans nos vies ? Si une crise financière peut avoir un tel impact sur l’économie réelle en détruisant tant d’emplois aussi bien dans le secteur tertiaire que dans l’industrie lourde, n’avons-nous pas intérêt à développer des activités économiques utiles pour l’Homme, moins industrialisées ou sensibles à la volatilité des valeurs boursières? 

Quels moyens pour y faire face ?

Sans doute, mais sous quelle forme et sous quelle latitude ? Car jusqu’à preuve du contraire, les effets de l’économie libérale à la source de la crise peuvent se ressentir jusque dans la tribu d’indiens la mieux recluse en Amazonie.

Entendons-nous ; le but n’est pas de fuir ce système économique développé au nom d’un prétendu progrès, de l’efficacité et de la productivité. Il semble en revanche opportun de développer les moyens de s’en libérer pour tenter de retrouver une certaine autonomie…autre que celle apportée par l’automobile. 

Certains principes énoncés pour un développement pérenne

Pour ce faire rappelons quelques principes de développement pérenne énoncés par Gandhi il y a près d’un siècle et rappelés par Schumacher

  • Parce qu’elle n’appartient qu’à un petit groupe de personnes, la grande industrie, qui repose sur une technologie sophistiquée, gourmande en capital, en énergie et fait l’économie du travail de l’homme, est une fausse solution au problème de la pauvreté. Elle est aliénante et destructrice de savoir-faire.
  • Loin d’être inutile, l’industrie doit être replacée dans son rôle d’activité économique destinée à seconder l’agriculture et non la supplanter. L’industrie technologique verte axée sur le recyclage, la dématérialisation ou l’utilisation de déchets organiques pour la production d’énergie nouvelles sont quelques exemples d’activités industrielles utiles à l’humanité.
  • Une société moderne, pérenne et démocratique privilégiera « la production par les masses » grâce à des technologies intermédiaires (la petite industrie aux techniques accessibles) et innovantes, à la production de masse par une industrie lourde détenue par une élite. 
  • De même, cette société privilégiera la production décentralisée basée sur des filières intégrées (ex de la filière textile en Inde) à la production industrielle centralisée. 
  • L’activité de transformation est essentielle à l’économie d’une société mais ne peut être exclusivement industrialisée car cela mettrait en péril l’autonomie, la (bio)diversité et la liberté individuelle. 
  • Une société moderne et éclairée est avant tout capable de garantir son autosuffisance alimentaire grâce à l’agriculture, puis son confort par la production de petites machines, d’appareils électriques, de bicyclettes, de radios, …ce, en menant une politique de gestion durable de ses ressources naturelles. 
  • L’innovation par tous et pour tous est le propre des sociétés autonomes et durables. De là découlent l’importance de la recherche et l’accès à l’éducation populaire dans tout état soucieux d’un développement qui profite au plus grand nombre. 

En conclusion

Aussi, face à la crise, aidez-vous vous-même ! Ce, en vous réappropriant ces produits et services que l’industrie se propose de vous offrir plus vite en quantité plus importante et à bas prix. Vous l’aurez compris le prix de ces produits de l’industrie est en réalité bien plus élevé compte tenu des emplois qu’ils « autodétruisent » à long terme et bien sûr de la disparition de ces métiers qui reposent essentiellement sur l’art et le pouvoir de faire soi-même, pour soi et pour autrui. Vous n’aurez pas d’emprise sur le cours de la monnaie ni sur les politiques économiques mais les voies de sortie de la crise sont aussi entre vos mains. Aidez-vous en proposant votre savoir-faire, vos compétences et votre matière grise à votre communauté locale voire mondiale. Entreprenez pour l’Homme, entreprenez pour vous!

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