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EntrepreneurLe B.A. BA de la stratégie

La croissance par la diversification et le rachat

Créée en 1986, l’entreprise, aujourd’hui leader français de la conception et distribution d’ingrédients et produits pour les métiers de bouche, vient de finaliser une levée de fonds de 8 millions d’euros afin de renforcer son plan de développement. Zoom sur une entreprise qui connaît le plein essor. 

Aujourd’hui, DGF est devenue un distributeur de matières premières haut de gamme pour les professionnels des Métiers de Bouche, avec 1 500 produits à marque propre, accompagnée de recettes de mises en œuvre, le tout au service des professionnels : Boulangers, Pâtissiers, Chocolatiers, Glaciers, Traiteurs et Restaurateurs, etc. Retour sur son histoire et ses développements stratégiques.

Un début comme groupement de DISTRIBUTEURS boulangers-pâtissiers.

Si l’entreprise depuis 2017 dirigée par Stéphane Corthier est spécialisée dans la conception et distribution d’ingrédients et produits pour les métiers de bouche, son métier s’est élargi au cours des années. Elle voit le jour en 1986 par l’initiative d’un groupe de passionnés et notamment Jackie Gillet, ancien cadre de chez Cacao Barry. L’idée ? Fédérer un réseau de distributeurs radicalement différent des groupements d’achats habituels. Dès le départ, le souhait n’est pas uniquement de mutualiser les achats de produits mais de proposer aux boulangers-pâtissiers de vendre des produits à marque propre. Le but ? Mettre en avant une qualité avec une image haut de gamme et proposer une sélection élargie de produits.

Une volonté rapide d’avoir des marques en propre.

Dès 1987, l’entreprise crée donc ses propres marques et DGF Royal, DGF Service et DGF Coeur Sauvage, afin de commercialiser la première gamme de chocolats notamment au travers de la marque DGF Royal. Deux ans plus tard, l’entreprise souhaitant poursuivre son développement au travers de la qualité constitue une équipe de chefs. Jean-François Langevin, Meilleur Ouvrier de France Pâtissier-Confiseur 1982, rejoint ainsi DGF, afin de « renforcer l’innovation à travers son action en Recherche & Développement ». Cette tradition du savoir-faire se renforce par l’arrivée de Bruno Pastorelli, en 1996, lui aussi Meilleur Ouvrier de France Pâtissier-Confiseur (1989). D’autres chefs arrivent ainsi tout au long de la vie de l’entreprise qui poursuit son développement.

Une diversification opérée.

L’entreprise commercialise en 2000, son 1 300ème produit à marque DGF mais c’est en 2003 qu’un premier grand changement survient avec l’intégration du concept Four A Idées afin de « répondre aux nouveaux besoins des consommateurs » ainsi qu’une plateforme de 10 000m² à Thiais (94). L’entreprise ne se contente pas de rester sur son cœur de métier et doit prendre en compte les nombreuses mutations du secteur de la boulangerie-pâtisserie.

Ainsi, DGF développe une gamme de produits liés à l’avènement du snacking et de la restauration commerciale comme nous le confie son actuel dirigeant : « nous devons prendre en compte les évolutions du marché. Certaines tendances de fonds se présentent et vont bouleverser le marché. Je pense notamment à des mouvements de fonds comme le snacking, le vegan ou encore le sans gluten ». Pour suivre ces tendances, l’entreprise s’appuie sur la recherche et développement qui représente l’un des « atouts de l’entreprise. Nous innovons sans cesse au travers de nos laboratoires qui nous permettent de suivre ces tendances de fonds ».

L’excellence comme base.

Pour s’illustrer dans le domaine et montrer sa volonté de se diversifier, l’entreprise lance en 1994, la première école internationale culinaire pour les professionnels, l’International Culinary School. Ceci pour « Marquer sa différence en combinant excellence, simplicité et convivialité ». Par la suite, l’action se poursuit notamment au travers d’un concours international de pâtisserie : Le Mondial Des Arts Sucrés. Le concours qui se déroule tous les 2 ans durant le salon EUROPAIN, est d’ailleurs aujourd’hui reconnu comme l’une des plus grandes compétitions internationales dans le domaine. Une manière d’affirmer une volonté certaine.

Une poursuite de la croissance à l’international.

L’activité export démarre également très rapidement puisque dès 1989, elle est lancée en commençant par le Canada. DGF s’étend rapidement à d’autres pays et devient au fil du temps une « marque de référence représentant le savoir-faire à la française » comme nous l’indique Stéphane Corthier. L’entreprise poursuit son développement et signe, en 2005, son 35ème partenariat de distribution à l’export et anime désormais 30 distributeurs en France. Sa couverture sur l’ensemble du territoire national reste essentielle, considérant qu’il s’agit d’ « un atout majeur dans le développement du réseau ».

Aujourd’hui la marque est représentée dans 80 pays et utilise de nombreux distributeurs spécialistes des Métiers de Bouche. Même si elle a pour ambition de se développer encore et toujours plus dans des « zones où elle n’est pas présente », elle doit prendre en considération les contraintes réglementaires qui peuvent changer rapidement comme nous le confie le dirigeant. « Régulièrement un pays va interdire un ingrédient, parfois simplement parce qu’ils rentrent en conflit avec un autre pays qui est un grand producteur. Il faut donc bien prendre en compte les changements réglementaires et s’adapter rapidement ».

Une logistique DéCISIVE.

Pour fluidifier les flux logistiques et faciliter l’accès à l’intégralité de la gamme, DGF dispose également d’une plateforme de distribution de 15 000 m² à Chanteloup-les-Vignes où environ 100 personnes contribuent chaque jour au succès de l’entreprise. Avec plus de 90 % de ses produits élaborés et produits en France, DGF entend aussi « bénéficier de cet enracinement local pour intensifier son activité à l’export », où elle promeut déjà la tradition culinaire française. La chaine logistique représente d’ailleurs un des grands enjeux de l’entreprise comme nous le confie Stéphane Corthier : « il s’agit avant tout de revoir la chaine  logistique afin de toujours l’optimiser. Elle constitue un des grands paramètres de réussite pour l’entreprise. »

Donner du sens aux équipes.

Si la marque connait un fort développement, Stéphane Corthier, reste conscient de « l’enjeu de donner du sens » pour emmener ses équipes. Celui-ci privilégie d’ailleurs la transmission de sa motivation au travers de réunions et de déplacements dans toute la France. L’enjeu ? « Je mets au centre de ma préoccupation le fait de transmettre que notre premier critère doit être la satisfaction client et à tous les niveaux. Il ne s’agit pas seulement d’avoir de bons produits mais de cerner tous les paramètres qui sont liés à sa satisfaction. Les délais de livraison sont par exemple un autre paramètre. J’ai mis en place un grand nombre d’indicateurs afin de la mesurer. »

La volonté de la levée de fonds.

Récemment, l’entreprise a réalisé cette levée de fonds souscrite par ses actionnaires historiques (21 Invest France, Amundi Private Equity Funds et NCI) afin de se « donner les moyens nécessaires à la dynamisation de sa croissance », nous explique Stéphane Corthier. Il s’agit de compléter les « capacités financières actuelles du groupe et d’accélérer notre plan de développement ambitieux grâce à des investissements dans de nouveaux sites de distribution et, éventuellement, dans de nouvelles acquisitions, afin de poursuivre notre stratégie de croissance externe dynamique – 9 acquisitions sur les 5 dernières années ». S’il arrive que l’entreprise rachète certains indépendants du réseau, Stéphane Corthier nous confie qu’ « il ne s’agit pas d’une priorité même si cela a été le cas par exemple à Île de France. Si cela peut arriver, par exemple lorsqu’un indépendant veut partir à la retraite ou encore transmettre son entreprise, je n’en fais pas une priorité ».

« L’un des atouts de l’entreprise. Nous innovons sans cesse au travers de nos laboratoires qui nous permettent de suivre ces tendances de fond »

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