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Du bon usage de sa Capacité d’Autofinancement

Les comptes définitifs des entreprises sont établis, ou sont en cours de finalisation pour les retardataires (pour les sociétés qui clôturent leurs comptes au 31 décembre). Les premiers regards des dirigeants, conseils, banquiers, se tournent généralement rapidement vers la dernière ligne du compte de résultat « bénéfice ou perte », c’est-à-dire le résultat net de l’entreprise. A juste titre ?

Un critère instructif mais insuffisant

Si l’on considère que le résultat net est la transcription de l’ensemble des évènements qui ont affecté l’entreprise durant son exercice, cœur de métier (l’exploitation), choix financiers, éléments exceptionnels, alors oui, regarder cette dernière ligne du compte de résultat « bénéfice ou perte » est pertinent.

Toutefois un certain nombre de données financières peuvent venir influencer fortement le résultat net, données qui n’ont pour les unes aucune incidence sur la trésorerie, pour les autres aucun caractère de récurrence et donnent ainsi une vision impropre des potentialités économiques de l’entreprise.

La pertinence et l’utilité de la CAF

Dès lors, un autre critère bien connu des financiers mais insuffisamment utilisé par l’ensemble des acteurs économiques permet de pallier ces difficultés : la Capacité d’Autofinancement (CAF).

La CAF, comme son nom l’indique, est le véritable indicateur de la capacité de l’entreprise à générer suffisamment d’excédents monétaires pour financer son développement. Pour ce faire, le calcul de ce critère financier écarte essentiellement 2 notions :

1) les dotations et reprises sur amortissements et provisions

Les dotations et reprises reposent sur des notions économiques réelles. Toutefois les analystes financiers savent bien que ces éléments ne se traduisent par aucun effet sur la trésorerie (incidence fiscale éventuelle mise à part).

En effet, amortir ses biens corporels correspond certes à une logique économique de dépréciation des biens en question (encore que pour un certain nombre de sujets comme l’immobilier par exemple, la réalité économique est parfois bien éloignée de la vision comptable), mais cela n’entraîne en soi aucune sortie de trésorerie.

Réciproquement un bénéfice qui serait dû à des opérations de « reprises sur provisions » ne correspondrait pas au résultat économique pur de l’activité, et pourrait conduire à de mauvaises surprises dans l’analyse de l’évolution de la trésorerie qui risque d’être largement à contre-courant de celle du résultat.

2) les éléments exceptionnels en capital

Ces éléments par nature « exceptionnels » (sauf dans certains secteurs économiques spécifiques) se traduisent par ailleurs dans les postes de « charges » par des données financières qui ne correspondent qu’à la valeur comptable d’éléments d’actifs cédés, sans aucune sortie de trésorerie correspondante.

Dès lors on comprend mieux pourquoi la CAF est l’un des critères privilégiés (mais pas le seul naturellement !) dans l’analyse financière. En effet, épuré de ces éléments spécifiques, la CAF est le reflet économique des possibilités réelles de l’entreprise à :

1) rembourser ses emprunts
2) participer au développement de l’entreprise
3) verser des dividendes

Il est évident que l’orthodoxie financière suggère de respecter l’ordre ci-dessus et de ne pas commencer par le bas ! 

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