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Allier handicap et entrepreneuriat, est-ce possible ?

Les préjugés sur l’entrepreneuriat des personnes en situation de handicap demeurent trop nombreux. Appelés plus communément les « Handipreneurs », ces entrepreneurs doivent redoubler d’efforts pour donner vie à leur projet. Un défi réussi par beaucoup d’entre eux, mais restreint par le peu d’aides proposées. Retour sur ce pari des plus courageux. Allier handicap et entrepreneuriat, est-ce possible ?

Entreprendre avec un handicap pour lutter contre les préjugés

Une personne atteinte de handicap ne possède pas moins de capacités pour monter son projet qu’une personne dite « ordinaire ». Ces derniers montrent que l’entrepreneuriat reste accessible à tous autant pour les jeunes, les femmes, les immigrés, etc… Si l’aventure entrepreneuriale peut en freiner plus d’un, elle devient également un moyen de lutter contre la discrimination et le chômage. C’est aujourd’hui plus de 500 000 demandeurs d’emploi qui sont en situation de handicap selon l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées). Monter son entreprise se révèle être un bon moyen, comme pour tout entrepreneur, de se consacrer à sa passion et de récolter les fruits de son travail, sans entendre dire que telle ou telle possibilité professionnelle n’est pas faîte pour vous. Une véritable opportunité de lutter contre les préjugés comme l’ont fait beaucoup d’entrepreneurs en situation de handicap.

Ces « handipreneurs » qui ont réussi.

Franck Vialle qui a subi un accident lors de ses 20 ans qui l’a rendu définitivement tétraplégique. Un handicap difficile à vivre mais qui n’a pas empêché le jeune homme de monter son entreprise « Ulysse » : le premier réseau de transport et d’accompagnement de personnes à mobilité réduite en France. Ce dernier met à disposition des véhicules aménagés pour les personnes en fauteuil roulant, ainsi que des chauffeurs accompagnateurs formés aux situations de handicap. Une fierté pour l’entrepreneur qui espère un avenir prometteur pour les générations futures « On espère bien que plus tard, nos enfants n’auront pas à subir ce que nous avons pu connaître par le passé » s’exprimait-il sur la web-radio HandiFM.

Un autre exemple est celui de Jérôme Adam, qui perd la vue à l’âge de 25 ans, suite d’une tumeur au cerveau. Cela ne l’a pas freiné dans sa volonté d’entreprendre. C’est pourquoi en 2000, il a fondé sa société Visual Friendly et expliquait « Nous développons ainsi des produits et des services qui doivent permettre à tous les utilisateurs, handicapés ou non, d’accéder au web de la manière la plus simple possible et ce quel que soit le terminal d’affichage ». Sa passion pour l’entrepreneuriat ne s’est depuis pas arrêtée là. En 2010, il lance une nouvelle société « Je n’en crois pas mes yeux » un programme de web-séries prônant l’humour. Celles-ci furent « primées à nombreuses reprises dans des festivals de courts-métrages ou de films dédiés au handicap et à la diversité ». Un conseil de la part de Jérôme Adam ? « Si on n’essaye pas, on est certain de ne pas y arriver

De quelles aides pouvez-vous bénéficier ?

L’AGEFIPH

L’AGEFIPH représente la source d’accompagnement principal avec chaque année plus de 3000 « handipreneurs » dans leur parcours de création d’entreprise. Elle accompagne également les entreprises franciliennes, pour leur faciliter la mise en place d’accès à l’emploi pour les travailleurs en situation de handicap. En tant qu’handipreneur, vous pouvez prétendre à une subvention pouvant atteindre jusqu’à 12 000 euros, pour financer le matériel de votre entreprise (véhicule, fauteuils adaptés…). Pour ce faire, plusieurs conditions sont à réunir dont un apport personnel, un business plan solide, ainsi qu’être reconnu comme travailleur handicapé et demandeur d’emploi.

L’UPTIH

L’UPTIH (L’union professionnelle des travailleurs indépendants handicapés) est une autre solution. Cette association de représentation et d’accompagnement des personnes atteintes de handicap qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. Elle propose la méthode des « binômes de travail » alliant porteurs de projet et professionnels qualifiés qui apporteront aide, conseils et soutiens aux futurs entrepreneurs. L’association met également des aides en place, telles que des conseils juridiques, ou des réunions d’information pour aider à la définition des bonnes pratiques commerciales, de la gestion comptable, du business plan etc…

Obtenir des aides ne garantit pas la réussite de votre projet. Vous vous exposez à plus de difficultés que la moyenne des entrepreneurs et assurer ses arrières est nécessaire. La formation « entreprendre en toute sécurité » s’y attèle, en proposant des enseignements pour entreprendre au mieux. La formation « 5 jours pour entreprendre » propose quant à elle, d’effectuer un stage d’une durée de cinq jours pour vous familiariser avec toutes les étapes nécessaires au développement de votre projet.

La mise en place d’aide à l’entrepreneuriat pour les handipreneurs demeure assez faible, comparée à d’autres catégories. L’Etat qui a octroyé des aides aux étudiants, aux femmes et aux seniors pourrait pour la prochaine étape, se diriger vers les personnes en situation de handicap, pour leur permettre une totale égalité des chances dans le monde entrepreneurial.

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