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Affronter les difficultés et savoir rebondir

Diriger une entreprise n’a rien d’une croisière de plaisance mais s’apparenterait plutôt à un trajet mouvementé en mer où chavirer représente un risque qui peut survenir à tout moment. Pourtant, un bon capitaine sait toujours affronter les tempêtes et maintenir son bateau à flot quelle que soit la force de la houle. Voici quelques conseils pour traverser avec sérénité les eaux troubles et affronter les difficultés. 

Nombre d’entreprises ont été conduites à repenser leur business model pour l’adapter aux nouvelles réalités imposées par la crise sanitaire. Ainsi, Accor avec un déficit net de près de 2 milliards, en raison de la fermeture des hôtels et Air France  dont le chiffre d’affaires a fondu comme neige au soleil 59 %, les commerçants et restaurants pour ne pas fermer leurs entreprises qui ont pu rebondir grâce au click and collect.

Apprenez à identifier la source et l’ampleur pour affronter les difficultés.

Pour y parvenir, vos plus précieux alliés demeurent les associations ou les collaborateurs des centres de gestion et de comptabilité. Ils vont s’occuper de l’ensemble des missions comptables, c’est-à-dire de l’enregistrement des factures à la réalisation du bilan et du compte de résultat. Mais ce n’est pas tout, ils peuvent aussi s’occuper de la rédaction de statuts de sociétés ou prestations sociales comme la rédaction de bulletin de paie, de contrats de travail, etc. Il existe aussi les CGA (centre de gestion agréé) qui constituent des structures associatives de proximité dont la mission est de donner une assistance à la gestion et une sécurité fiscale à leurs membres adhérents. Ils s’occupent aussi de la prévention des difficultés économiques des très petites entreprises. Ils connaissent bien l’environnement micro-économique et sont mieux à même de cerner la nature et l’origine des difficultés que vous rencontrez.

L’outil d’auto-diagnostic mis en œuvre avec le centre ou l’association de gestion et de comptabilité aide le chef d’entreprise à mesurer objectivement le degré de gravité et affronter ses difficultés. Pour fonctionner, cet outil se fonde sur les relations avec les tiers comme les banquiers, salariés, clients, l’administration, etc.

Pensez au mandat ad hoc.

Pour bénéficier de cette procédure particulière, vous ne devez pas être en cessation de paiement. Cette procédure ouverte aux entrepreneurs individuels, sociétés commerciales et aux personnes morales de droit privé est une procédure volontaire. Il s’agit d’un mandat qui consiste en la désignation d’un mandataire ad hoc. Celui-ci aura une mission d’assistance de l’entrepreneur dans la gestion des difficultés de l’entreprise. Il vous assiste mais ne restreint en rien votre pouvoir. Ses missions peuvent varier mais restent limitées aux besoins de l’entreprise. Il peut agir dans un contexte conflictuel, dans le cadre d’une négociation, pour une médiation ou pour un accompagnement technique.

Ce mandat prend fin sous l’impulsion du mandataire ad hoc et du président du tribunal qui constate la fin de la mission. Peu formel et souple, le mandat est souvent mis en œuvre comme une première étape avant la conciliation. En cas d’échec, il est mis fin à la mission et le dirigeant peut s’orienter vers une autre procédure.

Prévoyez un risque d’impayés.

Les impayés constituent aujourd’hui l’une des causes principales des difficultés des entreprises. 2 sur 3 seraient concernées avec une moyenne de 13 jours de retard avant le paiement. Cela équivaut à un total de près de quatre milliards d’euros de factures impayées. L’impayé n’est pas une fin en soi à condition qu’on ait pris toutes les précautions nécessaires. Il ne faut pas laisser la situation empirer et réagir dès les premiers signes. Vous pouvez très bien refuser la commande d’un client qui a déjà payé en retard ou lui imposer un paiement au comptant. Tentez toujours la résolution à l’amiable avant d’entamer des procédures judiciaires. Prenez toutes les précautions possibles pour vous assurer d’être rétribué.

Gérez vos finances !

Si ce conseil tombe apparemment sous le sens, il demeure ô combien crucial. On ne le dira jamais assez : surveillez votre trésorerie ! Soyez attentif et établissez des prévisions mensuelles, ne tentez pas le diable. Gouverner, c’est prévoir. Sans tomber dans la caricature de l’oncle Picsou qui affirmait « un sou est un sou », n’hésitez pas à demander une remise si vous payez dans les temps, un allongement des délais de paiement ou encore un abaissement des prix des matériaux. Il n’y a pas de petits profits et vos finances vous diront merci. Mais ne devenez pas un grippe-sous pour autant et réservez une partie de vos finances aux investissements. Si vous agissez intelligemment, ça ne pourra être que bénéfique pour votre survie.

Ne vous laissez pas entraîner par les difficultés de vos fournisseurs et clients.

Vous n’êtes pas le seul à pouvoir affronter des difficultés, vos fournisseurs peuvent aussi être en crise. Mais voilà, il ne faut pas que vous vous retrouviez entraîné dans leur déchéance et c’est pour cela qu’il reste conseillé de ne pas dépendre d’un ou de plusieurs fournisseurs précis. Diversifiez au maximum vos prestataires pour ne pas vous retrouvez pris au dépourvu si l’un deux se trouve en grandes difficultés. Ne soyez pas dépendant, en somme ! Si vous faites face à certaines difficultés, privilégiez les clients historiques, car vous leur devez la priorité. En plus de consolider vos rapports, c’est aussi un moyen de faire des économies. En effet, acquérir de nouveaux clients reste un investissement en temps et donc en argent.

N’hésitez pas à réclamer des soutiens.

Si vous avez du mal à faire face aux échéances financières (on ne vous le souhaite pas) et que vos perspectives de développement deviennent plus qu’indéterminées, il existe des organismes comme le Codefi (Comité départemental d’examen des difficultés de financement) qui peuvent vous aider. Impartial, ce dernier est en mesure de prendre des dispositions financières, sociales ou fiscales nécessaires au redressement de la société en difficulté, que ce soit par la mise en place d’un plan de restructuration ou la délivrance d’aides financières. Cet organisme peut servir de médiateur auprès des différents partenaires de l’entreprise. Il s’agit d’une instance locale interministérielle qui, sous l’autorité du préfet, est qualifiée pour examiner la situation de toutes les entreprises de moins de 400 salariés. Cette dernière, qui représente l’ensemble des services de l’État, permet d’orienter et d’informer ces entreprises qui subissent des difficultés.

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